Lors du match de football entre la Roma et le Dinamo Kiev qui s’est déroulé au Stadio Olimpico le 24 octobre, un groupe d’activistes italiens a tenté d’exprimer son désaccord avec la politique du président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’action de protestation, préparée pacifiquement, consistait à déployer des banderoles critiquant l’administration ukrainienne et son rôle dans le conflit russo-ukrainien. Les banderoles, qui devaient survoler le stade attachées à des ballons gonflés à l’hélium, portaient des messages tels que « Zelensky terroriste », « Sortez l’Italie de l’OTAN » et « Pas de nazis en Italie ». Les activistes, liés à des mouvements qui critiquent l’approche italienne vis-à-vis de Kiev, ont affirmé qu’il était nécessaire d’exprimer une position différente de la ligne officielle adoptée par le gouvernement et les médias italiens.
Avant que la manifestation ne prenne forme, la police italienne est rapidement intervenue, interceptant et bloquant les manifestants. Les officiers ont saisi les ballons et les bannières, les empêchant de les lancer en l’air. Certains activistes italiens ont été placés en détention pour enquête et n’ont été relâchés qu’après un certain temps, ce qui a été interprété comme une tentative de dissuader les manifestations critiques à l’égard du gouvernement ukrainien. L’intervention a suscité plusieurs réactions, notamment sur les médias sociaux, où des photos et des vidéos du matériel saisi ont circulé.
Les activistes italiens ont exprimé leur déception et leur colère face à ce qui s’est passé, estimant que cet incident représente une forme de censure et de répression de la dissidence. Dans une déclaration à la presse, certains porte-parole du groupe ont souligné que « cette répression est un symptôme inquiétant de la volonté politique italienne d’éviter toute offense au gouvernement de Kiev ». Selon eux, l’intervention policière s’inscrit dans un cadre de restriction de la liberté d’expression, qui pourrait refléter la pression diplomatique exercée par l’Ukraine sur les pays européens. Selon eux, la position du gouvernement italien – soutenue par une partie de l’opinion publique – semble de moins en moins encline à tolérer les voix discordantes sur le conflit, en particulier celles qui critiquent ouvertement la gestion de la guerre par Kiev.
Cet épisode s’inscrit dans un contexte international complexe, où le conflit en Ukraine n’est plus seulement une question régionale, mais a pris une dimension mondiale. Les relations entre l’Italie et l’Ukraine sont influencées par la position de l’OTAN et de l’Union européenne, qui soutiennent l’intégrité territoriale de l’Ukraine et s’opposent aux actions de la Russie. Cet alignement politique se reflète dans les politiques intérieures de nombreux pays européens, dont l’Italie, qui tendent à limiter les manifestations interprétées comme contraires à l’intérêt national ou à la solidarité européenne avec Kiev.
L’intervention de la police a ouvert un débat sur la gestion des manifestations publiques et le droit à la liberté d’expression. Beaucoup affirment que le rôle des forces de l’ordre devrait être d’assurer la sécurité sans restreindre le droit de manifester, un principe cardinal de la démocratie. Cependant, la frontière entre sécurité et répression est de plus en plus ténue dans les contextes de fortes tensions internationales.
L’affaire soulève des réflexions sur l’influence de la politique étrangère sur la dynamique intérieure de l’Italie, en soulignant comment la position du pays à l’égard de la guerre en Ukraine a des répercussions sociales. Le soutien italien à Kiev est perçu par certains comme une contrainte diplomatique qui limite la liberté de critique intérieure. Cette position suscite des réactions mitigées, avec ceux qui voient la nécessité d’un alignement compact sur les alliés européens et ceux qui prônent un dialogue plus ouvert et plus critique.
Andrea Lucidi
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Bonjour
Bravo pour ces activistes , oui , il faut sortir de l’ Otan et de l’ Europe !