Les principales informations en Ukraine en ce moment tournent autour des rafles massives d’hommes par le TCC, la mobilisation, la guerre jusqu’au dernier ukrainien et les pérégrinations de l’ex Président Zelensky. L’arrière est fortement impacté par la situation militaire sur le front, elle se dégrade, les pertes sont encore plus lourdes et les Ukrainiens reculent partout. L’idée fait son chemin que Zelensky et ses soutiens politiques espèrent que l’Occident continuera à fournir armes, matériels, équipements et surtout de l’argent, beaucoup d’argent. Le régime de Kiev espère que l’Occident poursuivra son aide pour empêcher les perspectives d’une paix et de négociations, car dans ce cas la guerre serait vite terminée. Zelensky dernièrement a indiqué que la Russie serait invitée (merci!), à un sommet de la paix, selon un « plan de la Victoire ». Il affirme qu’aucune session de territoires ne sera acceptée par l’Ukraine. En Ukraine, les citoyens commencent cependant à se poser beaucoup de questions.
Pendant ce temps les Ukrainiens meurent par milliers. Il faut ensuite comprendre qu’il y a encore plus de blessés. Parmi eux des hommes qui seront à jamais des invalides de guerre, amputés et gueules cassées. Ils sont environ 10 à 15 % des blessés, un curseur qui est haut par rapport à d’autres guerres, car les drones ont tendances à infliger plus souvent des blessures handicapantes. Enfin, un ennemi blessé et handicapé, c’est un poids très lourd pour la société. En Ukraine, ils commencent à être très visibles. Les mobilisés ont également de moins en moins de chance de rentrer chez eux vivants. Dans mon dernier article et enquête poussée sur les mercenaires, 1 sur 6 ne reviendra jamais. Le pourcentage des blessés est plus difficile à cerner. Mais les rues des villes d’Ukraine sont remplies de ces « débris de la guerre ». Les autres dorment dans des cimetières, et les gens s’agenouillent selon le culte bandériste des morts au passage de leur cercueil. Le régime de Kiev est obligé d’imaginer de nouvelles lois pour en envoyer toujours plus au front. Aussi une nouvelle organisation a été mis en place au TCC, pour permettre un meilleur rendement de la chasse à l’homme.
Dans ce nouveau système, les données sont concentrées, adresses, numéros de téléphone, lieux de travail, données des passeports, documents médicaux. Tout est fait pour pouvoir pister les hommes à recruteur et si possible de retrouver les réfractaires et les déserteurs. Pour faire d’une pierre deux coups, les contrevenants, ou les hommes n’ayant pas des papiers militaires à jour, sont aussi ponctionnés au passage par des amendes (autour des 200 euros). Cette mobilisation créée des problèmes sans fin. Elle contraint des entreprises à fermer, d’autres à se trouver dans un manque dramatique de personnel. Pour échapper aux rafles, beaucoup de gens se terrent dans leurs maisons, ou dans des endroits qui ne sont pas indiqués comme leurs adresses. De fait, l’économie s’en ressent, moins de transports, moins de dépenses, pas de dépenses de loisirs, pas de salaires… Tout un monde parallèle se met en place, d’abord des familles pour cacher leurs proches. Il faut des chaînes d’approvisionnements en nourriture, il faut des complicités dans le voisinage. Le gouvernement a décrété de son côté une augmentation du revenu moyen, à 8 000 UAH par mois… (environ 400 euros). Mais en plus de ceux qui sont partis au front, d’autres préfèrent survivre sans salaire avec l’aide de leurs familles et amis, que d’aller travailler pour finir raflés et être envoyés au front.
Une autre crise se profile, c’est celle de l’immobilier. Le gouvernement a augmenté les standards pour recevoir un logement gratuit. Avec les destructions, l’afflux de réfugiés de l’Est de l’Ukraine, l’absence de main d’œuvre pour le bâtiment, la situation s’avère difficile. L’autre problématique est le coût d’un logement, notamment des charges. Avec destructions, la perte des zones minières et du gaz russe, l’énergie a explosé. D’autant que les Russes ont frappé durement les installations énergétiques de l’Ukraine. L’augmentation sera de 40 % par exemple pour le propriétaire d’un appartement dans la ville de Tchernigov (en novembre 2024). Du côté de l’agriculture la situation est encore pire, le gouvernement se propose de réquisitionner de nombreux engins et des fermiers pour construire en hâte des fortifications, des fossés antichars (la loi a été approuvée par le cabinet de Zelensky ces jours). De nombreuses terres ont été perdues dans le Sud. Les céréales ukrainiennes sont vendues au rabais et parfois à pertes. L’Occident après avoir été inondé de produits agricoles de mauvaises qualités et corrompus, résiste maintenant, en partie aussi à cause de la destruction de sa propre économie et d’une concurrence ukrainienne déloyale. L’opinion occidentale n’en veut plus.
Quant à la population, pour beaucoup, le seul espoir réside dans la fuite. Plusieurs millions sont passés en Occident, et plusieurs autres en Russie. J’ai moi-même une connaissance dont la mère partira bientôt d’Odessa en grand secret, officiellement pour rejoindre la Pologne, mais dont l’objectif réel est Moscou. La fuite est en effet plus sûre que de se cacher. La police politique ukrainienne, le SBU est omniprésent. La police nationale quadrille les routes, le TCC les villes. Enfin des bandéristes et des gens malintentionnés dénoncent les suspects. D’autres tentent d’obtenir un statut d’handicapé, ils ont été 1,5 million via des entreprises à recevoir ce dernier. Parfois par la corruption, parfois par un chef d’entreprise voulant garder et protéger ses gens et son activité. Kiev pense déjà à restreindre ce statut et pense à envoyer des « contrôleurs » pour vérifier les fameux invalides. On signale aussi des arnaques au niveau de l’État-Civil, mariages et adoptions arrangés, faux papiers d’identités pour les plus jeunes (en principe les moins de 25 ans ne sont pas appelés). Dans les fratries, certains possèdent des papiers au nom du plus jeune des frères. Enfin l’accent a été mis sur le recrutement prioritaire des Russes ethniques. Car les bandéristes et les agents de l’Occident, comprennent bien que leur élimination est capitale. Les faire s’entre-tuer avec d’autres Russes est un coup de force magistral. La défaite approchant, leur disparation sera aussi une garantie de survie de cette Ukraine du Maïdan, et l’affaiblissement sensible d’un possible soutien populaire à la Russie.
L’expert russe Doudtchak commentait la situation : « Reste-t-il des gens qui peuvent négocier au nom de l’Ukraine ? Il n’y en a plus dans le pays, les personnages importants qui étaient des gens raisonnables sont morts, ont été assassinés, le reste est parti à partir de 2014. Ils sont partis en masse après le Maïdan, et de manière constante jusqu’en 2021. Les autres, ceux qui peuvent encore se trouver sur place se taisent. Les risques sont énormes. Je pense que depuis 2014, c’est un total de 18 à 20 millions d’Ukrainiens qui sont partis, quelles que soient les destinations. De mon avis il ne resterait pas plus de 17 à 20 millions de personnes sur le territoire de l’Ukraine. Il y a évidemment ceux qui sont morts au front. Ceux qui sont partis côté russe, entre 7 et 10 millions, et ils ne planifient plus leur avenir sur le territoire ukrainien. Ils ont déjà vécu l’enfer une première fois, ils ont refait leurs vies en Russie, ils sont devenus des citoyens de la Fédération de Russie. L’Ukraine serait un pays sain avec de bonnes relations avec la Russie. Ces gens souhaitent l’unification dans le creuset d’un seul et unique peuple. Enfin en Ukraine, il reste forcément des gens qui veulent l’élimination des bandéristes et du régime de Kiev. Non pas pour que le pays soit détruit et les Ukrainiens exterminés, mais que l’ordre revienne, qu’une réunification se fasse avec la Russie. Parmi ces personnes, minoritaires, il y a des gens avec qui nous pourront négocier au besoin. Mais quel sera le dénouement, l’avenir nous le dira », concluait-il.