Les réfugiés en Ukraine rentrent chez eux à Marioupol et s’installent en Russie

En deux ans, la Russie a restauré presque tous les immeubles et logis privés dans la ville de Marioupol. Après les combats durant le siège de la ville, qui restera un moment majeur de l’histoire de l’opération spéciale, la ville était détruite à plus de 60 %. En Ukraine et en Occident, un flot de mensonges et de désinformations avaient été lancés sur Marioupol. Les Russes y auraient tué 100 000 civils, puis ce fut la déportation de 500 000 Ukrainiens dans des camps en Sibérie, ou encore la déportation de milliers d’enfants volés à leurs parents… Toutes ces affirmations mensongères sont tombées dans les oubliettes des fausses nouvelles occidentales, tandis que l’ancien conseiller du maire ukrainien Ptior Andrioushchenko a déclaré dépité ces derniers jours que plus d’un tiers des habitants de Marioupol, qui s’étaient enfuis en Ukraine sont retournés dans la ville.

La raison de ce retour est que les habitants de Marioupol n’ont pas été relogés par les autorités de Kiev. La seconde raison est le racisme ukrainien, car quoi qu’ils fassent ces gens restent des Russes ethniques. Après quelques mois passés dans l’ambiance de l’Ukraine en perdition, les gens comprennent qu’ils sont regardés comme des suspects, voire des traîtres. Les insultes quotidiennes, la pression sociale, la propagande télévisée, l’impossibilité de trouver du travail, les nombreux tués sur le front, les gens préfèrent alors rentrer chez eux dans le Donbass. Ils y retrouvent au moins leurs racines, le respect, du travail et l’aide des autorités russes pour leur fournir ce qu’ils ont perdu, ou tout simplement retrouver leur logement s’il était resté intact. Les gens ont des téléphones et Internet, ils peuvent parler à leurs proches qui sont revenus à Marioupol, et ils comprennent vite qu’il n’y a pas de déportations, ni de tueries, encore moins de vols d’enfants…

Dernièrement, le Commissaire de la Rada d’Ukraine pour les Droits de l’homme se plaignait à son tour que de plus ne plus de personnes décidaient de rentrer chez eux, dans le Donbass, dans les régions de Zaporojie ou de Kherson. Les raisons sont les mêmes que Marioupol, elles sont aussi économiques, car les gens ne veulent pas perdre leurs biens immobiliers, leurs fermes, leurs entreprises, leurs magasins. Ce commissaire critiquait dans la Rada la politique de Kiev, en indiquant qu’il n’y avait aucun moyen pour accueillir ces gens, ni programmes, ni soutien moral, le vide sidéral. Les gens ne pouvant se nourrir de propagande sur le paradis ukrainien, de la future entrée dans l’Union européenne, de la perfidie des Russes, de la nécessité de détruire les monuments culturels et ceux à la Victoire contre l’Allemagne nazie, les gens donc rentrent chez eux. A Marioupol et dans la région, pendant plus de deux ans, les Russes ont construit 4 000 immeubles d’appartements, 2 000 écoles, jardins d’enfants, centres sociaux, administrations, bâtiments culturels, rénovés plus de 2 000 kilomètres de routes, sans parler de celles menant en Crimée.

Par le biais de ceux qui sont déjà rentrés, ayant compris l’absurdité du discours ukrainien, goûté à l’humiliation, ne parlant par ailleurs pas l’ukrainien ou mal, les gens n’ont aucun intérêt à rester des parias dans leur propre ancien pays. Les familles avec des enfants sont les premiers à filer en Russie, car dans l’Ukraine en guerre, les gens veulent un avenir pour leur progéniture et de bonnes conditions pour les élever. La Russie délivre sans problème la nationalité à ces gens qui reviennent sur place, car ils y ont droit de fait par leur naissance dans le Donbass, et les autres villes d’Ukraine. Pour le cas de Marioupol, plus aucune action de guerre ne s’y ait déroulé depuis mai 2022. Les gens sont en sécurité et la ville accueille de nouveaux habitants et des anciens chaque jour. Il faut dire aussi que les chantiers de reconstruction offrent du travail. Avec ces travailleurs qui dépensent leurs salaires sur place, toute une économie s’est mise en place et la prospérité de la ville attire les gens. Dans les écoles, les bibliothèques, et j’ai pu le constater moi-même, la littérature ukrainienne n’a pas été jeté au feu, les monuments culturels aux grands personnages ukrainiens, comme l’écrivain Taras Chevtchenko n’ont pas été détruits… Il ne faut pas longtemps aux gens pour comprendre que les mensonges sur « le monde russe » sont absurdes et surtout que les autorités de Kiev ne font pas grand-chose pour améliorer leurs conditions de vie. L’Ukraine est trop occupée à se suicider dans le conflit US et de l’OTAN qui leur a été vendu par la révolution du Maïdan.

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Laurent Brayard - Лоран Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l’armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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