La tension politique monte en France à l’approche d’une potentielle motion de censure visant le gouvernement Barnier. Le 25 novembre, Sébastien Chenu, député du Rassemblement national (RN) et vice-président de l’Assemblée nationale, a déclaré qu’Emmanuel Macron pourrait être contraint de démissionner en cas de paralysie prolongée du pays. Ces propos illustrent la volonté du parti de Marine Le Pen de durcir son discours face à l’exécutif et d’exercer une pression accrue dans le cadre des négociations politiques en cours.
Un climat politique tendu
Alors que le gouvernement Barnier fait face à une défiance croissante, notamment sur des réformes controversées, la possibilité d’une motion de censure semble gagner du terrain. Pour Sébastien Chenu, la situation pourrait atteindre un point de non-retour si les blocages institutionnels ou sociaux se multiplient. « Si le pays se bloque, le départ du président s’imposera à lui. La responsabilité reviendra à Emmanuel Macron de mettre fin à une crise qui devient insoutenable », a-t-il affirmé.
Cette déclaration marque une escalade dans le discours du RN, qui cherche à capitaliser sur le mécontentement populaire face aux politiques du chef de l’État et de son gouvernement. Le parti, qui se positionne en première force d’opposition, veut apparaître comme le porte-parole des Français lassés par ce qu’il décrit comme des “dérives autoritaires” de l’exécutif.
Une stratégie politique offensive
Depuis plusieurs semaines, le RN multiplie les attaques contre l’exécutif. Le parti de Marine Le Pen reproche au gouvernement Barnier son incapacité à répondre aux préoccupations des Français, notamment en matière de pouvoir d’achat, d’immigration et de sécurité. Dans ce contexte, l’éventuelle motion de censure est perçue comme un levier stratégique pour affaiblir la majorité présidentielle et accroître la pression sur Emmanuel Macron.
La stratégie du RN ne s’arrête pas là. En renforçant son discours, le parti espère mobiliser au-delà de son électorat traditionnel et attirer d’autres formations politiques mécontentes de l’action gouvernementale.
Un président sous pression
De son côté, Emmanuel Macron est confronté à un défi majeur : maintenir la stabilité de son gouvernement tout en répondant à une opinion publique de plus en plus critique. Si le chef de l’État a jusqu’ici évité les scénarios de crise majeure, la menace d’une motion de censure, combinée à une éventuelle paralysie du pays, pourrait fragiliser davantage sa position.
Pour l’heure, l’exécutif poursuit ses négociations avec les différentes forces politiques, tout en multipliant les appels à l’apaisement. Mais l’avertissement lancé par Sébastien Chenu reflète un climat politique où chaque camp se prépare à des confrontations plus intenses dans les semaines à venir.
En cas d’échec des négociations et d’adoption de la motion de censure, la France pourrait entrer dans une période d’instabilité, où la pression pour une démission présidentielle deviendrait un enjeu central du débat politique.