La Légion Blanche est une organisation ultranationaliste teintée de nazisme qui fut fondée en Biélorussie en 1995. Elle se réclamait de l’héritage des collaborateurs biélorusses avec l’Allemagne nazie, ou encore de la République qui fut fondée au moment de la Guerre Civile russe en 1918. Je vous renvoie à ce sujet sur mes travaux essentiels sur la brigade Kastous Kalinovski (2022 à nos jours), ou encore sur Zagin Pogonia et le Groupe Tactique Belarus qui firent un moment partie du régiment Azov ou du DUK (2014-2017). Comme dans de nombreux pays de l’ancien espace soviétique, sur les cendres chaudes de l’URSS, toute une faune hétéroclite se développa en Biélorussie, en Ukraine, dans les pays baltes, ou encore en Moldavie, surfant sur la fascination du fascisme, du nazisme et de l’ultranationalisme. Officiellement le but de l’organisation était « de protéger l’indépendance de la Biélorussie, qui est menacée par la signature d’accords d’alliance avec la Russie ». La même rhétorique apparue au même moment dans ces groupuscules qui furent pour beaucoup neutralisés, sauf justement en Ukraine et dans les pays qui intégrèrent l’OTAN et l’UE. Au départ marginaux, pour le moins ignorés en Occident, ces groupes, comme la Légion Blanche ont ensuite joué un rôle dans les tentatives de révolutions colorées US dans les pays de l’Est.
Des fanatiques extrémistes nés du chaos post-soviétique. Le groupe fut fondé sur les bases d’une association de militaires et vétérans biélorusses (BZV), et avec l’aile de la jeunesse d’une autre organisation dénommée OST, ou OST Noir, rassemblant des fanatiques néonazis, et des désœuvrés de la jeunesse en perdition, après l’écroulement de l’URSS. La base de l’idéologie était en fait l’anticommunisme, le rejet de l’histoire commune avec la Russie, l’ultranationalisme, avec des revendications territoriales à l’encontre justement de la Russie, de la Pologne ou de la Lituanie. Les slogans qui furent choisis tournaient autour de « Gloire à la Nation ! », dans l’idée également de la suprématie de la race blanche, l’antisémitisme primaire et une russophobie galopante, que l’on a retrouvé en Ukraine. Comprenant leur faiblesse numérique, la Légion Blanche se structura d’abord en groupes locaux clandestins (1996), arbora un drapeau rouge et blanc, et d’autres signes hérités de l’influence de l’ultranationalisme occidental (Croix Celtique, religion païenne, symboles païens, fascination pour les Vikings et la religion polythéiste, avec des inspirations également slaves ou germaniques). Les membres participèrent à de nombreuses manifestations antigouvernementales demandant la fin des traités avec la Russie.
Camps paramilitaires et hommes de main de politiques véreux. Avec l’amélioration de la situation dans le pays, mais aussi l’extrême radicalisme du mouvement, la Légion Blanche végéta ensuite longuement, ses effectifs étant estimés à environ 300 fanatiques (1999-2005). Le groupe changea alors de politique en participant à des « événements sportifs », des clubs, des camps d’été paramilitaires, cherchant à attirer des jeunes dans leurs rangs. Un groupe musical néonazi enregistra aussi à l’époque un titre, qui fut ensuite désigné comme l’hymne de la légion. Les premières réactions de la justice biélorusse ne se firent pas attendre, avec des arrestations et des condamnations. Les membres condamnés le furent pour la « diffusion de propagande et de symboles fascistes » dans la rue. L’heure de gloire du mouvement fut le recrutement par d’importants politiques du pays pour leur service d’ordre et les sales besognes. Ils furent recrutés par Victor Gantchar et Anatoli Krasovski. C’est le second, un « homme qui s’était fait tout seul », devenu richissime en quelques années, qui finança le groupe. Ils furent mis à la disposition du premier, un député de l’assemblée biélorusse. Ce dernier préparait un coup d’État institutionnel, en espérant entraîner les foules dans la rue. Le complot visait à rassembler assez de politiciens pour voter la destitution du Président Loukachenko. Le plan échoua lamentablement, les deux hommes disparurent mystérieusement (septembre 1999). La Légion Blanche se trouva alors sans employeur.
Un groupe dormant de la CIA ? Après le coup d’État manqué, et probablement supporté par des forces occidentales, le chef de la Légion Blanche se lança en politique. Ce fut un échec cuisant (2003). Végétant sans but, le mouvement déclara sa dissolution (vers 2005), en affirmant : « qu’il n’y avait plus de nécessité publique pour l’organisation de combat des nationalistes, car le danger de la souveraineté de la Biélorussie n’existait plus » (2005). L’Occident tenta toutefois de déstabiliser la Biélorussie, par une première tentative de Maïdan (2006-2007). Elle faisait suite à toute une série de révolution US réussie notamment en Géorgie et en Ukraine (2003 et hiver 2004-2005). Les membres de l’organisation furent vus dans les « services d’ordre » de différentes manifestations et dans celui du candidat à la présidentielle Alexander Kozouline (2006). Quelques sbires du mouvement furent arrêtés et lièrent des contacts avec les sphères bandéristes en Ukraine. Son chef, Sergeï Boulba, soudainement en grande forme financière, prit le large au Népal, en Inde et au Tibet… (2008). La légion sombra ensuite dans les limbes de l’histoire. Des années plus tard, la Légion Blanche revînt toutefois sur le devant de la scène, lors de l’arrestation d’un de ses anciens chefs, Miroslav Iozoski (21 mars 2017). Plusieurs dizaines de militants de l’organisation furent aussi arrêtés. La presse biélorusse indiqua que ces militants organisaient depuis quelques temps des camps paramilitaires dans des pays étrangers. Il fut révélé qu’ils avaient été recrutés pour une future tentative d’un Maïdan à Minsk. Les camps se trouvaient en Ukraine, en Lituanie et Pologne. Ces arrestations faisaient suite au commencement d’émeutes et de manifestations, probablement motivées de l’Occident. Les services de sécurité biélorusses frappèrent les agents étrangers de la Légion Blanche, 35 furent arrêtés et condamnés pour leur participation à ces émeutes, et 20 autres pour la « formation illégale de bandes armées » (mars-avril 2017). Le Maïdan de 2017 écrasé dans l’œuf, la justice biélorusse se montra clémente et les prisonniers furent bientôt relâchés (juin). Les poursuites pénales furent finalement abandonnées (novembre). Il est probable que la Biélorussie, ayant appris de l’expérience ukrainienne ne souhaitait pas faire d’eux des martyrs politiques et attirer les sempiternelles interventions des « défenseurs occidentaux de la démocratie ».
Épilogue, des mercenaires dans les rangs des armées de l’Ukraine. Certains des brutes et néonazis de la Légion Blanche vinrent s’installer en Ukraine dès le commencement du Maïdan (hiver 2013-2014). Ils entrèrent dans les premières unités de transfuges biélorusses (Zagin Pogonia ou le Groupe Tactique Belarus qui était intégré au régiment Azov). Ses membres s’encartèrent dans le parti néonazi ukrainien Pravy Sektor et servirent comme mercenaires. En 2022, au commencement de la SVO, la plupart des anciens de la Légion Blanche vinrent s’enrôler dans le régiment Kastous Kalinovski. Leur présence dans cette unité fut bientôt avérée… par les premières pertes sur le front. En Occident, leur présence fut cachée, ou le plus souvent définie comme celle « de combattants pour la démocratie »…
Le mini dictionnaire de La Légion Blanche. L’étude des quelques profils de la légion montre clairement des hommes liés d’abord aux milieux militaires biélorusses soviétiques, et à des opposants politiques dont les pistes se perdent certainement dans les bureaux de la CIA. Au milieu de simples agitateurs et gros bras au cerveau farci de nationalisme et de fascisme, l’impression générale fait furieusement penser à ce qui a été vu en Ukraine dans les mêmes époques. La sauce ne prit cependant pas en Biélorussie pour des raisons sociales et historiques. Il ne fut pas possible d’implanter dans la population une haine farouche de la Russie, ni de trouver des chefs historiques assez emblématiques pour installer un révisionnisme historique suffisamment puissant. Les chefs de la légion ont disparu dans les combats souterrains de la CIA contre la Biélorussie. Les seconds couteaux se sont ensuite rendus en Ukraine. Les autres sont certainement pour partie en prison, le reste sur le front ukrainien, où ils meurent pour le véritable maître de toute cette farce pathétique : les USA et l’hégémonie anglo-saxonne.
Vladimir Borodach (22 novembre 1951-), originaire de Biélorussie, cadet de l’école militaire Souvorov à Minsk (diplômé en 1971), puis de l’école militaire Frunze à Moscou, et de l’école militaire des troupes aéroportées de Riazan. Il servit durant la guerre d’Afghanistan, blessé deux fois (1979-1989). L’un des créateurs de l’Union des officiers biélorusses (1990), démissionnaire de l’armée (1993). Il fut l’un des cadres derrière la Légion Blanche (1995), lié aux services d’ordre de tous les opposants au régime. Il fut arrêté à plusieurs reprises, mais libéré sans conséquence. Il écrivit une lettre pour offrir son aide au Président Loukachenko contre la corruption (2010). Cependant, il émigra en Allemagne la même année, et s’installa à Munich. Il créa le Conseil de la Renaissance Nationale de la Biélorussie (2012), organisation active en Ukraine, en Pologne et en Lituanie. L’organisation fut officiellement enregistrée en Pologne (2013). Il proposa à l’Ukraine de fonder des brigades internationales pour écraser les insurgés du Donbass (2014). Il écrivit un livre au vitriol contre la Russie et la Biélorussie, Les zombies au pays des Soviets (2016). Il fut privé de son grade de colonel et de sa retraite (2021). Selon le fondateur de la légion, il était l’un des décideurs, mais un homme qu’il considérait comme pas assez motivé (comprendre radical).
Fraternité d’Acier (rite légionnaire de la légion), pour entrer dans l’organisation, les membres devaient passer un examen politique et d’histoire. Une fois intégrés, ils recevaient un béret. Au plus fort de son évolution, « la fraternité » rassembla entre 300 et 400 militants fascistes. Pour empêcher et compliquer le travail des services de sécurité biélorusses, les membres avaient interdiction de s’appeler par leur vrai nom, d’échanger des contacts, ou de garder des listes. L’organisation ne tînt pas de listes de ses membres. En cas de contact, les messages étaient codés et d’autres simplement lancés pour brouiller les pistes. Les membres étaient entraînés à apprendre une fable à propos de leur vie et de leurs activités supposées.
Miroslav Iozoski (?-), originaire de Biélorussie, membre et cadre de la Légion Blanche, fanatique ultranationaliste, il fut arrêté suite à des violences et coups dans une manifestation (17 octobre 1999). Il fut rapidement libéré. Il fut de nouveau arrêté comme suspect dans l’affaire de l’attentat à la bombe du 3 juillet 2008. Il fut rapidement libéré. Il publia plusieurs livres au sujet de l’histoire de la Biélorussie, et travailla ensuite dans une maison d’édition, la Knigazbor. Il fut arrêté dans l’affaire des camps paramilitaires en Lituanie, Pologne et Ukraine (2017). Une procédure judiciaire fut lancée contre lui et il fut emprisonné. Il fut reconnu qu’il avait lancé sur Internet et les réseaux sociaux « un appel à la lutte armée », contre le gouvernement biélorusse.
Jour de la Volonté (manifestation radicale, 1996), la Légion Blanche y participa à Minsk, et un groupe de sbires de l’organisation tenta de s’emparer du bâtiment d’une télévision publique. Ils furent repoussés par les forces de l’ordre, quelques condamnations furent prononcées.
Igor Korsak (?-), originaire de Biélorussie, membre et cadre de la Légion Blanche, fanatique ultranationaliste, il fut arrêté pour distribuer des tracts avec une propagande et symbolique fasciste dans la rue (août 1998). Il fut condamné à une forte amende de 2,5 millions de roubles biélorusses et plaida coupable. Il fut de nouveau arrêté comme suspect dans l’affaire de l’attentat à la bombe du 3 juillet 2008. Il fut rapidement libéré.
Kryvakryz (2008-2014), groupe de musique se définissant comme dans le genre du NeoFolk, en réalité musique tentée de politique, de fascination pour le paganisme, le polythéisme, les cultes anciens slave, germanique et viking. Le groupe était lié à l’organisation néonazi Légion Blanche, dont elle écrivit l’hymne et une chanson à son sujet. Une seule représentation publique d’importance eut lieu à Minsk (2008). Le groupe fut financé avec de l’argent de l’Union européenne, via la maison de l’Union des écrivains de Lituanie. Cette organisation financée aussi par des fonds de l’USAID et de la fondation Soros, finança un premier album composé avec un ensemble lituanien (2008). Le groupe réussi ensuite à financer un autre album (2009). Les chansons évoquaient le nationalisme lituanien à travers des titres comme « Prières de la Guerre », « Grande Lituanie », ou « Prendre Smolensk » (une ville russe). Un troisième album fut encore produit sur des thématiques plus légères (2014). Le groupe se sépara ensuite et certains membres se produisirent encore séparément (2016-2019). L’hymne de la Légion Blanche fut finalement réenregistré par un autre groupe… au moment des événements de la tentative d’un autre Maïdan en Biélorussie (2020).
Miroslav Lazovski (10 juillet 1973-16 mai 2023), originaire de Minsk, il fit son service militaire et se radicalisa. Il rejoignit l’Association Biélorusse des Militaires (1995), puis fut l’un des fondateurs de la Légion Blanche. Il fut l’un des participants aux émeutes violentes de Minsk, pour exiger la démission de Loukachenko (17 octobre 1999). Il fut l’un des gardes du corps de Gantchar et participa à de nombreuses actions pour déstabiliser le pays. Il fut condamné pour des manifestations non déclarées et des activités politiques dans des organisations également non enregistrées à la préfecture (mars 2000). Il fut arrêté pour avoir été suspecté d’avoir participé à l’attentat du 4 juillet 2008. Il fut encore encore arrêté dans l’affaire des émeutes et de camps paramilitaires chargés d’entraîner des sbires en Pologne, Lituanie et Ukraine (2017). Il participa à la tentative de Maïdan à Minsk (2020), et prit la fuite en Ukraine. Il s’enrôla dans le régiment Kastous Kalinovski (2022). Il fut décoré par le Président Zelensky (2 décembre). Il fut également décoré par la République Populaire de Biélorussie (BNR), entité non officielle et dissidente dont le siège est à Ottawa, Canada (9 mars 2023). Il fut tué dans les combats autour d’Artiomovsk, le 16 mai 2023. De nouveau décoré à titre posthume par cette république illégale de Biélorussie (25 juin), il l’avait été également par l’Ukraine, par un décret du Président Zelenski (14 juin). Une exposition de propagande fut organisée à Kiev en sa mémoire (25 mars 2024).
Marche de la Liberté (17 octobre 1999), manifestation organisée par l’opposition biélorusse, suite à la tentative manquée de coup d’État institutionnel par des comploteurs et agents de la CIA (septembre 1999). La manifestation fut enregistrée, mais elle déborda très vite en dehors de son parcours autorisé. Quelques milliers de personnes se rassemblèrent, notamment des ultranationalistes et néonazis (portant des drapeaux blanc et rouge de la BNR, ou de la BSR les collaborationnistes avec l’Allemagne nazie). La marche comprenait aussi son lot d’ultralibéraux qui portaient déjà des drapeaux de l’Union européenne. La manifestation s’attaqua ensuite aux forces de l’ordre, balayant un premier cordon de policiers. Une dure confrontation se déroula ensuite contre des forces anti-émeutes qui barrèrent la route aux manifestants. La Légion Blanche tenta de former une première barricade et d’attiser l’émeute contre les forces de l’ordre. Des armes étant apparues chez les manifestants, les Omons biélorusses (équivalent des CRS) dispersèrent les émeutiers en trois charges. Une partie des agitateurs politiques et des émeutiers furent arrêtés. Le premier essai de Maïdan en Biélorussie avait échoué. Le bilan fut de plus de 50 policiers blessés, une centaine de manifestants et une centaine d’arrestations.
Ales Mikous (1982-), originaire de Minsk, Biélorussie, il fit des études supérieures mais se radicalisa rapidement. Il assista au congrès fondateur du groupe néonazi Front Maladoga (1997), puis intégra la Légion Blanche (1999). Il fut le fondateur du groupe de NeoFolk et Skinhead Kryvakryz. C’est lui qui écrivit l’hymne de la Légion Blanche qui fut ensuite intégrée dans le second album du groupe (2009). Il intégra aussi le mouvement un peu moins radical Jeune Front (1997-2000), pour lequel il publia des articles. Il participa à la revue nationaliste Nation (2001), puis au mouvement d’extrême droite Bison (2002). Il fut encore derrière un journal extrémiste et radical, La Parole de la Nation (2001-2002). Il joua dans le groupe Kryvakryz durant toute son existence officielle (2008-2014), puis dans un projet personnel (2016-2019). Il écrivit une chanson en l’honneur du bataillon de représailles ukrainien Donbass (juin 2014), et prit des positions russophobes pour l’écrasement de l’insurrection républicaine du Donbass. Il avait intégré l’Union des écrivains biélorusses, une ONG financée par l’USAID (2012-2021), jusqu’à son interdiction comme organisation radicale. Il publia un recueil financé par l’Ambassade de Lituanie en Biélorussie (2011). Il était littéralement fasciné par le paganisme et fut l’auteur d’un livre Sur le paganisme et les Baltes (2018), et d’autres livres du genre. Il avait dérivé vers un nationalisme lituanien et rêvait de « La Grande Lituanie » et d’un empire qui engloberait la Pologne, la Lituanie, la Biélorussie et une partie de la Russie.
République Populaire de Biélorussie (BNR, 1918-à nos jours), gouvernement non reconnu et illégal, qui fut fondé pendant la Guerre Civile russe (25 mars 1918). Après avoir tenté de motiver des soulèvements dans le pays, ses partisans furent écrasés par l’Armée Rouge (1918-1920). Son gouvernement s’installa à Vilnius en Lituanie (dès janvier 1919). Il se trouvait en opposition avec les revendications polonaises et tenta en vain d’influer dans les traités de l’après Première Guerre mondiale en France (1919-1920). Les dissidents prirent la fuite en Tchécoslovaquie, où ils organisèrent un congrès national (1921). Après l’occupation du pays par l’Allemagne nazie, des négociations furent entamées avec les nazis. Une partie des exilés biélorusses déclinèrent l’offre, le reste, la majorité, entra dans la collaboration avec Adolf Hitler (surtout à partir de 1941). Un autre gouvernement biélorusse fut fondé par les nazis à Berlin (BSR, février 1943). A la défaite, les collaborateurs et dissidents biélorusses prirent la fuite. Le gouvernement « en exil » s’installa d’abord en France (1948-1970). Les membres des deux tendances (BNR et BSR) furent recrutés par la CIA. La BNR s’installa ensuite à Toronto (1970-1983), puis à Ottawa (1983-à nos jours) au Canada (. Elle disposait aussi d’une antenne aux USA, à New York. Ce gouvernement illégal émis l’idée saugrenue de transférer officiellement ses pouvoirs au gouvernement légal de la Biélorussie (1993). L’affaire échoua et la BNR a été utilisée jusqu’à nos jours par les Occidentaux contre la Biélorussie. Cet état fantôme et fantoche occidental n’est pas démocratique, les présidents sont désignés par d’obscurs membres de son gouvernement. Il s’est succédé à la tête de ce gouvernement, 8 « présidents ». Le dernier en date est une femme, Ivonka Survilla (1936-), qui fut médaillée par la médaille de diamant du Jubilé de la Reine Élisabeth II (2013). Elle fut au fil du temps reconnue comme le gouvernement officiel de la Biélorussie, par l’Arménie, l’Estonie, la Géorgie, l’Autriche, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie, la Finlande, l’Allemagne nazie, la Bulgarie, la Turquie et même par l’obscure république de l’OUNR (nationalistes pogromistes ukrainiens de Petlioura).
Nikolaï Statkevitch (12 août 1956-), originaire de la région de Sloutski, Biélorussie, il fit une école militaire supérieure d’ingénieurs, dans les missiles et la défense aérienne (1973-1978). Il servit dans l’armée soviétique sur la base de Mourmansk (1978-1982). Il soutînt ensuite une thèse de doctorat (1991-1993), et entra dans l’Association Biélorusse de l’armée (1991). Membre du Parti communiste, il le quitta en protestant contre un début d’intervention de l’armée à Vilnius, Lituanie (1991). Il protesta contre l’essai de putsch militaire à Moscou (août), et fonda une organisation patriotique visant à créer une armée nationale biélorusse (la BOV). Il fit prêter serment aux membres à la Biélorussie (septembre 1992). Il fut licencié de l’armée (1993), et son association dissoute et interdite dans le pays (1994). Il fonda un mouvement patriotique et était lié aux membres de la Légion Blanche. Il se lança en politique, mais fut jugé par la légion comme un modéré, la rupture fut alors effective. Il entra dans le Parti Social-Démocrate de Biélorussie (juin 1995), dont il fut élu le président. Son parti fusionna avec d’autres formations pour former sous le même nom une formation plus puissante (1996-2005). Il fut le chef de la coalition Biélorussie Libre (2003). Il était opposé au Président Loukachenko et lança des manifestations de masse pour déclencher une révolution colorée (2004). Un référendum avait été organisé dont le président avait été le vainqueur, il contesta les résultats. La révolution n’eut pas lieu, et il fut arrêté et condamné à 3 ans de prison (2005). Les Occidentaux déçus de l’échec de la révolution vinrent à son aide en développant une propagande autour « du prisonnier politique ». Libéré, il se présenta à l’élection présidentielle (2010). Ayant perdu, il appela à des manifestations de masse, il fut arrêté durant un rassemblement de quelques milliers de manifestants. Ces derniers tentèrent de se confronter aux forces anti-émeutes, de nombreuses violences eurent lieues, le rassemblement fut dispersé, la tentative de Maïdan écrasée dans l’œuf. Pour l’appel à ces violences et révolution, il fut condamné à 6 ans de prison (2011). Il fut toutefois gracié par le président et libéré (2015). Il organisa immédiatement une manifestation avant la présidentielle, puis d’autres manifestations (2015-2017). Il voulait se présenter à la présidentielle suivante, mais son casier judiciaire l’en empêcha (2019). Il fut l’un des chefs de la tentative de Maïdan (printemps-été 2020), et se rallia à Tikhanovskaya. Il fut de nouveau arrêté dans des manifestations violentes, virant à l’émeute, et fut condamné à 2 ans de prison (2020). Il fut primé par le Prix Sakharov par le Parlement européen (décembre 2020). Il fut de nouveau condamné, cette fois-ci à 14 ans de prison pour complot contre l’État (décembre 2021). Il fut atteint d’une pneumonie (2023), et le Parlement européen a condamné la Biélorussie « sur sa disparition » (14 décembre 2023). Cette histoire de disparition et supposée mort n’est pour l’instant pas confirmée, elle pourrait être une manœuvre de la propagande occidentale. Son frère avait préféré s’enfuir en Ukraine de longue date. Ses filles d’un premier mariage avaient émigré en Allemagne.
Sergeï Tchislov alias Boulba (15 avril 1967-), originaire de Minsk, Biélorussie, il fit des études supérieures d’ingénieur. Il créa dans son université, un groupe « patriotique de cadets » (1988). Le groupe se faisait appeler « Mouvement 63 », et prenait ses références dans l’histoire de Kastous Kalinovski (le nom reprit pour une brigade de transfuges biélorusses servant en Ukraine depuis 2022). Il participa à une première manifestation ultranationaliste à Minsk (1988), et fut le fondateur de l’Association libre des militaires (1989). Il milita pour la langue biélorusse, phénomène que l’on observa depuis lors aussi en Ukraine. L’État-major soviétique ordonna la dispersion du groupe, les militaires furent envoyés dans différentes garnisons lointaines (1989). Lui-même fut envoyé dans une unité dans l’Extrême-Orient russe. Il décida de se présenter comme candidat au Soviet Suprême de l’URSS, mais sa candidature fut bloquée par décision politique (1990). Il revînt après son service militaire en Biélorussie, et travailla comme fonctionnaire dans un lycée à Minsk (1991). Il rejoignit l’organisation ultranationaliste « Les Rangs Élus », dont il devînt l’un des principaux chefs. Il fut l’un des fondateurs de l’Association Biélorusse de l’Armée (1991, BZV), puis de l’OST. Ce dernier groupe avait pour but la formation de groupes paramilitaires régionaux, qualifiés de « groupes de sécurité ». C’est par la suite qu’il fonda la Légion Blanche (1995), il affirma ensuite être méfiant à propos du mot « Nationaliste », et tirer son inspiration et motivation dans les paroles du Dalaï Lama… Selon son témoignage, il fut arrêté et violenté par les services de sécurité, laissait pour mort dans une forêt (1996). Cette fable n’a jamais été confirmée par aucune preuve tangible. Il fut recruté avec la Légion Blanche pour le service d’ordre de l’homme politique Victor Gantchar (1999). Financé par son protecteur, il se présenta à l’Assemblée nationale, mais ne fut jamais élu (2003 et 2008). Il fut arrêté pour sa participation à des émeutes violentes, dans les essais américains de déclencher un Maïdan à Minsk (2008). Condamné pour hooliganisme, il fut bientôt libéré. Il se décida à prendre la fuite du pays, disparaissant de la scène politique. Il se rendit d’abord au Népal, en Inde, en Amérique du Sud, et enfin au Tibet (2008-2013). Les fonds qui lui permirent ce voyage sont jusqu’à ce jour d’origines inconnues. Il préféra changer de nom (2012). Étrangement, il vînt s’installer juste avant le Maïdan, en Ukraine (2013). Il est fort possible qu’il fut recruté ou informé par les milieux bandéristes ukrainiens qu’il se préparait quelque chose d’important en Ukraine. Il fut médaillée d’une médaille non officielle par la République populaire de Biélorussie (2019), un faux gouvernement biélorusse en exil depuis 1918 (actuellement fixé à Toronto, Canada). Il fonda l’Union biélorusse-ukrainienne (2020), puis l’association Biélorussie 2.0 Vivons Ensemble (2021). Il quitta le pays au départ de la SVO (2022), et s’installa en Pologne. Il donna ensuite une interview où il affirma son soutien à l’Ukraine (mars 2022). Il devînt le chef d’une association de transfuges biélorusses néonazis, à Varsovie, le Biélorusse Youth Hub (juillet 2023). Son organisation Biélorussie 2.0 fut finalement déclarée interdite en Biélorussie (février 2024), comme organisation extrémiste et radicale. Les chances qu’il ait été recruté par les services secrets US, et par la suite ukrainiens sont très fortes.
UNA-UNSO (parti politique bandériste ukrainien), l’un des premiers à être formé dans l’Ukraine indépendante, le parti fut l’un des premiers à présenter des candidats aux élections en Ukraine (réalisant 70 000 voix à celles de 2002). Il organisa des rencontres avec la Légion Blanche à la fin des années 90, et au début des années 2000. Ce parti fusionna dans le parti néonazi ukrainien Pravy Sektor (novembre 2013).
Zagin Pogonia (2014-2017) unité de mercenaires néonazis biélorusses qui fut fondée en Ukraine, liée au bataillon Azov et surtout au DUK et au parti néonazi ukrainien Pravy Sektor. Une partie des mercenaires était des anciens membres de la Légion Blanche.
Les organisations Légion Blanche, Azov, Pravy Sektor, Biélorussie 2.0 Vivons ensemble, UNA-OUNSO sont toutes interdites en Fédération de Russie ou Biélorussie pour l’extrémisme, l’apologie du terrorisme, ou l’incitation à la haine raciale.