Devant une situation très difficile, à la fois sur le front et à l’arrière, l’Ukraine qui a toujours été le royaume de la désinformation, ne peut toutefois tout cacher dans les médias. Au delà de la propagande, de l’usine à gaz des fausses nouvelles, par ailleurs reprise sans vergogne par les médias occidentaux, la vie réelle des gens ne peut être gommée. Dans les rues les gens sont témoins des manifestations des familles demandant des nouvelles de leurs proches, des arrestations violentes des opposants, des rafles d’hommes, ou encore de la situation économique. Il y a ceux aussi qui vivent dans des localités proches du front, ou qui ont des proches dans des villes menacées, comme à Kherson, Kharkov ou Zaporojie, sans parler des dernières villes occupées du Donbass. Pour ne pas s’enfoncer dans un narratif qui frise déjà le ridicule, la presse TV ukrainienne commence à montrer des réalités qui dérangent.
Les effets inattendus du culte bandériste des morts. Dans un canal russe Telegram étaient publiées dernièrement trois vidéos d’Ukrainiens filmant leurs télévisions. Trois thèmes étaient abordés, celui des cimetières russes s’étendant à perte de vue, celui des rafles d’hommes dans les rues (et des résistances aux rafles), et enfin celui d’une jeunesse dorée et des Ukrainiens ayant fui le pays, qui dépensent des fortunes, à Courchevel, Nice, Monaco ou dans des stations suisses. Pour le premier thème, l’instauration de rites nouveaux du culte bandériste des morts a peut-être des avantages pour « créer la Nation », un sentiment national qui n’existait pas il y a peu, mais les défilés de cercueils, avec des drapeaux, des cérémonies ostentatoires, les dizaines de gens qui s’agenouillent au passage des corbillards, tout cela est très visible. La presse locale ne peut empêcher la publication des rubriques mortuaires, des annonces des enterrements. Et puis les gens ont des familles, des amis, des connaissances, des collègues de travail, des voisins… et tout ce petit monde communique. Le culte bandériste des morts est d’ailleurs particulièrement visible, puisqu’il implique le défilé des cercueils dans les villages et les villes, accompagnés de voitures portant des drapeaux bandéristes et ukrainiens. Les badauds devant s’agenouiller, c’est autant de témoins impliqués dans cette ambiance. Ne parlons pas non plus des cimetières, s’ils sont traditionnellement construits à l’écart, le culte bandériste impose des allées « des Héros » dans les localités. Chaque allée accumule les portraits des victimes, et les grandes villes abritent des champs de drapeaux pour rappeler les morts.
Des rafles quotidiennes qui ne passent pas inaperçues. Pour le second thème, les rafles d’hommes sont devenues une composante de la vie quotidienne. Chaque personne qui sort dans la rue est confrontée à cette réalité. Les fonctionnaires des bureaux militaires sont plusieurs dizaines de milliers à écumer le pays, en compagnie de forces de police et de supplétifs divers. Les sbires qui s’occupent des rafles sont partout dans le pays, s’attaquant à tous les endroits publics. Ils ont été vu à la sortie des enterrements pour embarquer des hommes, autour des centres commerciaux, à la sortie des usines, dans les endroits festifs des centre-villes, rues commerçantes, cafés, restaurants et discothèques. Ils barrent aussi les routes, dans certains cas les villes sont enserrées de postes de contrôle. Des témoignages concrets parlent de la rafle de musiciens avant un concert, ou de personnes parmi le public. Dans d’autres, les rafles sont organisées par des patrouilles mobiles. Pourvus de camionnettes pour la plupart banalisées, les recruteurs de mort sautent sur tout ce qui bouge, à des arrêts de transports en commun, dans des files d’attente… La TV ukrainienne a même parlé des résistances et des groupes qui détruisent les véhicules des recruteurs. La masse de voitures déjà détruites par ces résistants de l’ombre est trop importante pour être cachée. Les incendies ne passent pas inaperçus.
Courcheval, Cognac, orgies et argent de poche offert par les travailleurs occidentaux. Le troisième thème est depuis longtemps une actualité, divers scandales se sont développées à travers le pays. Ce fut le cas par exemple de politiques locaux de la ville de Dniepropetrovsk, faisant la fête dans un hôtel luxueux et paradisiaque dans un archipel au large de la Thaïlande. Ailleurs ce sont les « réfugiés » qui choquent depuis longtemps. Ils publient des vidéos nombreuses un peu partout, sur des réseaux sociaux, comme Tik Tok. En 2022, une jeune ukrainienne se moquaient de ses compatriotes et des Français, venant de retirer l’aide allouée pour sa petite personne. Se filmant dans un centre commercial, elle rigolait en frottant une liasse de billets, environ 400 euros, en affirmant que c’était « l’argent de poche »… Comprendre qu’en réalité elle n’avait besoin de rien, et que ses parents étaient fortunés. Elle indiquait, manucurée et maquillée, portant des vêtements de marque, un sac luxueux pendant à son bras, qu’elle allait de ce pas dépenser la somme dans les boutiques. « pour le shooping », déclarait-elle hilare en se moquant des gens restés en Ukraine. D’autres vidéos de ce genre de donzelles sont apparues, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, déclarant que « c’était des pays de merde », ou « qu’elles n’avaient pas l’intention de travailler, que c’était pour les idiots… restés au pays ». D’autres encore se sont filmés en saccageant les logements alloués, désignés comme « indignes », et des photos de propriétaires sont apparus, d’excréments et d’insultes étalées sur les murs, de dégradations ou de vols du mobilier ou d’affaires après leur fuite un peu plus loin. Ces déclarations ostentatoires sont passées en Ukraine, car les gens sont de grands consommateurs de réseaux sociaux. Ils voient ces jeunes écervelées, les photos d’orgies et de fêtes, les moqueries et l’indécence. Depuis quelque temps, la TV ukrainienne a choisi de traiter ces sujets, en stigmatisant ces comportements, surtout que d’autres meurent au front, pendant qu’ils se gavent et jouissent des poisons de la société de consommation occidentale.
Des images pour maintenir dans le rang des populations prise en otages. La presse ukrainienne se garde bien par contre de montrer d’autres réalités qui dérangent. C’est le cas bien sûr de la situation réelle du front. Le Président Zelensky parlait dernièrement « du plan de la victoire »… comme si les troupes ukrainiennes campaient à quelques kilomètres de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Elle se garde bien aussi de communiquer sur les répressions politiques féroces. Dans le printemps 2022, à la manière des SS et fanatiques hitlériens dans les ruines de Berlin, des commandos du SBU et de bandéristes écumaient les rues. Ils attachaient des femmes, des hommes, parfois avec leurs enfants et étaient battus et fouettés. Ils étaient en effet considérés comme « des Moskals », une insulte raciste ukrainienne pour les Russes. Ces vidéos ont disparu dans l’été 2022, des ordres ayant été donnés d’en haut. Certaines vidéos que j’ai vu, montraient ces fanatiques violenter sexuellement des femmes, contraintes devant caméra à pratiquer des fellations et à se livrer à cette soldatesque. Le but était de terroriser les populations pour les maintenir dans le rang. Là aussi les Ukrainiens avaient compris le message, et encore plus les Russes ethniques d’Ukraine. Les gens se taisent, ils observent impuissants et tentent de survivre.
En France, un Président Macron, ou des politiques dans l’Union européenne appelle l’Ukraine… « une démocratie »… Elle est à l’image de ce qu’ils entendent en réalité par le mot démocratie : une population réduite en esclavage, manipulée et dépouillée. Dépouillée à la fois de sa dignité, de son âme, de ses droits, de son argent, de sa liberté… et même de leurs enfants.