Chroniqueurs

Le président Emmanuel Macron aime bien Molière !

Le président Emmanuel Macron aime bien Molière !

Sans le dire, sans le faire savoir, Emmanuel Macron ne cesse d’interpréter sur la scène politique nationale et internationale “Le Bourgeois gentilhomme”, pièce de théâtre de Molière.

Le dernier exemple en date remonte sans nul doute à son refus d’accepter le traité de libre échange conclu le 6 décembre 2024 entre la Commission européenne et le Mercosur.

Nul ne peut ignorer que depuis le mois de février dernier, le président Emmanuel Macron avait annoncé que la Commission européenne avait stoppé les négociations avec les pays du Mercosur…

Quelle bonne comédie !

En réalité, les discussions entre les négociateurs européens et sud-américains n’ont jamais cessé.

Pourquoi ?

Parce que la Commission européenne dispose d’un mandat de négociation au nom des 27 États-membres. Depuis l’adoption du Traité de Lisbonne en 2008 en France par l’Assemblée nationale le 7 février et par le Sénat le 8 février, les négociations des traités de libre échange sont une compétence exclusive de l’Union européenne.

Qui peut croire que la France n’acceptera pas cet accord ultralibéral qui va pénaliser le modèle d’exploitation agricole familiale ?

Le président Emmanuel Macron aura beau faire semblant, faire de la prose sans le vouloir, il n’aura probablement pas d’autre choix que d’appliquer l’accord conclu entre Bruxelles et les pays du Mercosur en vertu des traités européens.

Au terme de vingt-cinq ans de négociations entre les pays de l’hémisphère sud et l’Union européenne, les Allemands se félicitent de l’accord conclu le 6 décembre 2024 par la présidente de la Commission européenne. Elle s’est d’ailleurs réjouie « d’un accord qui bénéficiera aux deux parties et apportera des bénéficies significatifs aux consommateurs et aux entreprises ».

Le Chancelier Olaf Scholtz, soutenu par les socialistes et les verts d’Allemagne, nous avait prévenu il y a quelques semaines : « Nous n’avons pas transféré des compétences à l’Union européenne pour qu’aucun accord de libre-échange ne soit signé ».

N’est-ce pas Bruno Le Maire, ministre de l’économie de 2017 à 2022, qui avait déclaré le 26 février 2022 : « Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe » ?

Alors qu’en est-il maintenant ?

L’explosion des coûts énergétiques est en train de fissurer la belle machine économique européenne ; des usines ferment, des salariés sont licenciés, l’industrie automobile est en danger.

L’industrie européenne se doit de trouver de nouvelles exportations commerciales, même si cela doit mettre à genoux l’agriculture européenne.

Mais qui a eu cette folle idée en France d’adopter le Traité de Lisbonne en 2008 ?

Saint Nicolas, ermite du désert de Libye, veuillez prier pour nous !

Henri Ramoneda

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