Depuis des années l’Ukraine se livre à la destruction de son histoire, au révisionnisme et au négationnisme. Après l’interdiction du ruban de Saint-Georges, l’interdiction de la fête de la Victoire contre l’Allemagne nazie, la destruction de milliers de monuments, plaques commémoratives et même de tombes, l’Ukraine s’enfonce plus profondément dans la destruction de sa mémoire. Dans des autodafés aux proportions qui ne furent observées que dans l’Allemagne nazie, l’Ukraine a détruit également des millions de livres en langue russe, interdit des centres culturels, réécrit les manuels scolaires d’histoire et la liste serait trop longue pour en faire un résumé.
Dernièrement, le Directeur de l’Institut ukrainien de la Mémoire Nationale, une entité peuplée de bandéristes, Anton Drobovitch a été limogé de son poste. Il était accusé d’avoir laissé publier des vidéos considérées comme pro-russes ou parlant de l’histoire soviétique. Après une levée de boucliers dans la presse et d’une partie de l’opinion publique, il a été raccompagné à la porte, officiellement « parce que son contrat arrivait à sa fin ». Un autre bandériste avait lui aussi perdu son poste dans cette institution de réécriture de la mémoire, chargée d’imposer celle de la Galicie et du bandérisme. Vladimir Viatrovitch avait été licencié (septembre 2019), mais s’était défendu en affirmant avoir eu de grands résultats : élimination des symboliques soviétiques et communistes sur le territoire de l’Ukraine, « vulgarisation » de l’histoire de l’Ukraine, propagation du culte bandériste, y compris celui des morts, journées « de mémoire » pour les combattants des bataillons de représailles, de la zone ATO, et autres journées commémoratives autour des « héros » de la collaboration, de la Guerre civile russe, ou de personnages troubles du temps passé.
L’homme n’avait pas réussi à convaincre, d’autant qu’il avait été épinglé pour un certains nombres de scandales. Parmi eux le vol à grande envergure de subventions allouées par l’Union européenne, divers fonds US ou internationaux. Une autre accusation était venue de Pologne, avec la falsification de documents historiques, la production de faux documents, visant en particulier à nier la participation des Ukrainiens de l’OUN, ou de l’UPA, à la Shoah par balles, ou encore de transformer la réalité des massacres de Volhynie, notamment de dizaines de milliers de Polonais. L’institut avait été sous son « règne » attaqué par des institutions comme le Centre Simon Wiesenthal à New York, ou d’autres organisations internationales, y compris en Israël. Avec l’arrivée de Zelensky au pouvoir, un certain ménage avait été fait, notamment à la demande express des Américains, dont George Soros en personne.
Viatrovitch avait pourtant un plan grandiose, en cours de réalisation, celui de « décommuniser » totalement l’Ukraine, traduire la destruction de son histoire avec et dans la Russie. Sous sa direction, un grand effort avait été fait pour assimiler à cette « décommunisation », les grands auteurs et écrivains russes, les ingénieurs, scientifiques, ou personnages importants de l’histoire commune, y compris de l’époque tsariste, et jusqu’aux tréfonds de l’histoire de la Rus’ de Kiev. Il avait par exemple été derrière des attaques contre l’œuvre de Mikhaïl Boulgakov, ou encore de Nicolas Gogol, et une partie des romans furent réécrits après 2014… pour gommer des passages dérangeants, ou même changer la fin (comme pour Taras Boulba). Sous son égide, l’Arche de l’Amitié des Peuples à Kiev fut même transformée en un symbole de l’idéologie LGBT, alors que le monument magnifiait l’amitié entre les Russes et les Ukrainiens. La résistance avait été forte à l’époque, provoquant des manifestations, notamment en faveur de Boulgakov, ou de la destruction de monuments pour des personnages que l’on ne pouvait soupçonner d’être négatifs par rapport à l’Ukraine (les écrivains et poètes Pouchkine ou Lermontov par exemple).
Il fut évincé avec l’excuse que le site de l’Institut hébergeait des vidéos du présentateur TV Vladimir Soloviev. Dobrovitch termine donc sa carrière de la même façon que lui, et les médias cherchent des coupables, pour savoir pourquoi des documentaires, vidéos ou documents considérés comme pro-russes (de manière hystérique, il faut bien comprendre que beaucoup étaient de simples documents historiques) se trouvaient sur son site Internet. D’aucun affirment que des pirates russes avaient été derrière ces documents, ou encore la résistance des Russes ethniques d’Ukraine. Considéré au départ comme un modéré, par rapport à Viatrovitch, Dobrovitch s’était lancé dans une boulimie d’actions encore plus radicales, qui avaient sapées dès son arrivée les relations diplomatiques avec la Pologne. Il avait ainsi œuvré encore plus à la transformation de l’histoire vis-à-vis des massacres de Volhynie, au point d’entrer en conflit avec l’Institut polonais de la Mémoire Nationale, et son chef Karol Navrocki. Il avait par exemple fait en sorte de bloquer les exhumations des fosses communes et restes des victimes des massacres, en particulier pour empêcher de faire des comptages (estimations basses, 80 000 victimes, hautes, 300 000). En 2024, la Pologne avait déclaré que si l’Ukraine ne collaborait pas à ce travail de mémoire et de pardon, elle bloquerait son adhésion à l’Union européenne (Ministre de la Défense, soutenu par le Premier ministre polonais Donald Tusk). Les médias polonais avaient déclaré que la Pologne envisageait d’utiliser sa future présidence de l’UE (2025), afin de faire pression sur l’Ukraine sur la question de l’exhumation des restes des victimes de Volhynie et Galicie. Devant l’impasse, Dobrovitch a été éconduit manu militari et le roman Je t’aime moi non plus, entre l’Ukraine et la Pologne se poursuit.