Son histoire n’est pas banale, et il a fait la une des titres aux USA, au début du mois de novembre de cette année. La NBC News, Newsweek, le New York Post, l’agence britannique Reuters et des centaines de médias et plateformes occidentales n’ont pas eu d’autres choix que de se pencher sur son histoire. L’ambassade américaine à Moscou se garda d’ailleurs de réagir tout de suite à son apparition dans les médias russes, et surtout à son récit qui va à l’encontre de tous les médias du système. Devenu une vraie bombe médiatique, il restera l’une des lézardes dérangeantes et indélébiles, dans la propagande occidentale qui prend l’eau depuis longtemps.
L’homme était installé en Ukraine depuis le début de l’année 2022. Il était venu en partant de la Pologne, et comme missionnaire et humanitaire. Il avait vécu au milieu des Russes ethniques du Donbass occupé, et d’autres régions d’Ukraine. Très vite, il avait compris la problématique cachée par les Occidentaux, à savoir que les gens de cette région ne supportaient pas, loin s’en faut, le régime de Kiev. Ils attendaient l’arrivée des Russes. Il avait ensuite vécu l’enfer de la guerre et déclarait « avoir cultivé la terre, s’être caché et réfugié dans les caves, avoir aidé à reboucher les trous et les dégâts au niveau des toits et des fenêtres, mais avoir caché ses véritables intentions ». Il avait finalement fini par s’ouvrir à d’autres personnes, qui toutes supportaient la Russie et espéraient son arrivée pour les libérer. Pour ne pas apparaître suspects, tous portaient « un masque », faisant semblant de supporter le narratif ukrainien et occidental. Les premiers contacts ne furent pas faciles, les gens à force de méfiance et connaissant les actions sinistres de la police politique ukrainienne du SBU, cachaient leurs véritables opinions. Lorsque la glace fut enfin brisée, il comprit que nombreuses étaient les personnes dans cette attente et cet espoir de l’arrivée des soldats russes.
Cherchant à faire plus, il prit finalement contact avec les services russes, se trouvant alors dans la région de Kiev. Depuis au moins 2019, il avait l’intention de passer en Russie. Malgré les dangers, il proposa son aide, notamment dans la fourniture d’informations sur les forces ukrainiennes, et accepta de se rendre dans le Donbass. Ses informations permirent selon les médias russes de préparer plus minutieusement l’assaut du village d’Ougledar. Il déclara par la suite : « C’est une histoire de survie, pour ne pas être découvert et démasqué, ne pas révéler ce que je faisais. Ce n’était pas très différent de ce que vivent de nombreux Ukrainiens qui attendent depuis longtemps leur libération par l’armée russe ». Il demanda ensuite son exfiltration vers la Russie, et des instructions lui furent données pour qu’il rejoigne un village du Donbass, dans la RPD, pour qu’il soit récupéré par un commando russe. Il n’a pas raconté comment les Russes réussirent le tour de force de l’exfiltrer, mais des commandos des forces spéciales réussirent à se faufiler, pour le rejoindre dans le village indiqué par ses sauveurs.
Exfiltré et sauvé, il apparut ensuite dans divers média russes et raconta son histoire, notamment dans le programme auquel j’ai déjà participé moi-même : Antifake. Il a raconté la réalité des Russes ethniques qui attendent dans l’ombre et patiemment l’arrivée des Russes. Il a aussi exhorté ses concitoyens américains à « ouvrir les yeux et à comprendre ce qu’était l’Ukraine, qui avec le soutien des pays occidentaux était le véritable agresseur du Donbass depuis 2014 ». Il a conclut son discours en disant : « Les Américains doivent tout faire, selon leurs moyens, pour que le gouvernement US cesse de terroriser les populations russes, sans parler de la Russie elle-même ». La presse ukrainienne furieuse, notamment dans les lignes du faux média de la guerre psychologique, et la guerre cognitive, Euromaidan Press s’est penchée également sur son cas. Les plaintes ont tourné sur le fait que de nombreux étrangers écument le pays sans vérification de leurs actes. Le régime de Kiev a en effet ouvert le pays en grand, à une foule de mercenaires, « humanitaires », et autres paumés du genre, venus en principe « aider le pays ».
Dans certains cas, ces étrangers ont fondé des « agences » de sauvetage… faisant payer leurs services très cher pour sauver sur la première ligne des civils et les ramener à l’arrière. Ce business pendable est d’ailleurs financé par des fonds occidentaux, dont de l’Union européenne. Je dis pendable, car il est évident que de vrais sauveteurs ne demanderaient pas des fonds juteux pour sauver des gens… Dans d’autres cas, ces hommes ont été recrutés comme « instructeurs », toujours contre argent sonnant et trébuchant, et dans d’autres encore, ils sont plus ou moins venus combattre, pour des salaires tout aussi juteux. Certains se sont improvisés « journalistes », et ont monté des réseaux sociaux, tentant de s’infiltrer dans les médias, toujours pour de gros chèques, des piges, des photos ou des vidéos. Certains ont formé des convois, affublés d’uniformes militaires et se sont rendus à l’arrière, souvent pas plus loin que Lvov ou Kiev, pour remettre à d’improbables fonds humanitaires, plus ou moins corrompus, le résultat de leurs collectes. Beaucoup se sont égayés dans les cafés et les restaurants des centres-villes, certains rapportant à leurs bras « des créatures », trop heureuses de tomber sur les « bons pigeons ». Un certain nombre ont tourné en rond dans le pays, donnant eux-aussi des interviews, souvent contre de l’argent, à des médias de grands chemins. Ils ont cependant vite disparus, car le narratif glissait souvent sur le vol de l’aide humanitaire, la corruption, voire même des exactions ou d’autres témoignages négatifs pour l’Ukraine.
Dans le lot, bien sûr, à côté des opportunistes, des désœuvrés et des mercenaires se trouvaient forcément quelques espions… Les plus difficiles à découvrir se trouvent forcément dans les rangs des Occidentaux, difficilement détectables, par leur nationalité, encore plus lorsqu’il s’agit d’humanitaires. Je tiens à dire pour conclure, que ce genre d’espions c’est aussi retrouvé côté russe, notamment au début de la guerre (2014-2015). Cachés sous les oripeaux d’un journaliste, et plus souvent encore sous l’habit bien pratique de l’humanitaire… En 2016, l’Association Médecins Sans Frontières fut expulsé du Donbass, justement pour des faits d’espionnages. Beaucoup d’espions, plus entendus, mais intouchables se trouvaient à cette époque dans les rangs de l’OSCE. Quant à notre homme, qui a la fibre de l’agriculteur, il a indiqué qu’il souhaitait s’installer en Russie et fonder une ferme.
J’en avais entendu parler, mais en France l’information est détournée… Merci beaucoup pour ces éclaircissements.
Bonjour Laurent
Un exemple à suivre …