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L’Ukraine : le pays à la population massacrée pour les intérêts anglo-saxons

L’Ukraine : le pays à la population massacrée pour les intérêts anglo-saxons

Il est impressionnant de voir comment l’Ukraine en un peu plus de 30 ans a perdu plus de la moitié de sa population, alors qu’elle était promise à un avenir radieux. En 1992, à son accession à l’indépendance, le pays était en proie aux problèmes de l’écroulement de l’URSS, mais elle partait avec de biens meilleurs atouts, que beaucoup des anciennes républiques de l’Union soviétique. Plus grand pays d’Europe par sa superficie, avec une population de 52 millions d’habitants, une façade maritime lui offrant un accès facile à la prospérité, des atouts majeurs avec l’héritage industriel laissé par l’URSS, d’importantes ressources minières, et parmi les plus riches terres à céréales du monde, le pays pouvait espérer un bel avenir.

L’Ukraine pouvait aussi compter sur l’une des populations les plus alphabétisées au monde, sur des fleurons de la technique, avec quelques-uns des complexes industriels, par exemple dans la métallurgie, uniques au monde. Elle était aussi l’héritière d’un complexe militaro-industriel de pointe, pouvait s’enorgueillir d’avoir une production aéronautique, et une industrie agro-alimentaire prometteuse. Avec une façade sur les mers chaudes, elle pouvait jouer d’importantes cartes pour être un relai d’importance entre l’Ouest et l’Est. Possédant à la fois une façade occidentale, mais aussi une très riche histoire commune avec la Russie. Elle aurait pu être dès lors, une courroie de transmission, un carrefour incontournable. Puissance militaire non négligeable, ayant héritée d’une partie de la flotte soviétique de la Mer Noire, elle commençait son existence avec d’importantes infrastructures militaires, et de nombreux ingénieurs de talents, dans diverses disciplines, y compris dans le spatial. Telle était l’Ukraine.

Après bientôt 33 ans d’existence, tout cet avenir brillant s’est effondré, pour laisser place à un sinistre tableau. Mise en coupe réglée par des oligarques corrompus, des organisations mafieuses, et les manipulations sanglantes de l’Occident, il ne restait déjà plus grand-chose de l’Ukraine au moment des deux Maïdan (2004-2014). Devenue le 2e pays le plus pauvre d’Europe, malgré des richesses qui feraient rêver (justement…), beaucoup de voisins, elle n’était déjà plus que l’ombre d’elle-même. Sclérosée par un banditisme et une mafia omniprésente, devenue aussi une plateforme de tous les trafics, des armes, des organes, en passant par les enfants ou les esclaves (dont sexuels), elle ne comptait plus que 45 millions d’habitants en 2014. N’ayant pas eu la chance d’avoir une stabilité politique, ou un grand chef d’État à sa tête, elle s’était laissée emporter dans les mirages de l’UE, de l’OTAN, et les millions de dollars américains. Pire encore, avec la réimplantation du bandérisme, l’Ukraine fut ensuite un jouet de Washington, jeté à la face de la Russie.

Dans un pays devenu ingouvernable, opposant des populations de l’Ouest fanatisés et celles des Russes ethniques de l’Est, le pays marcha vers l’abîme avec une naïveté désarmante. Au lieu de magnifier la concorde, ce fut la division, la haine et l’humiliation qui ont été promues dans la société. Les armes empoisonnées furent le révisionnisme historique, le négationnisme, le passéisme, l’agitation politique, la propagation de la haine raciale, surtout du Russe, dans un pays où plus de la moitié des habitants étaient des Russes ethniques. Marchant au suicide, ce fossé de la société fut creusé patiemment par les manipulations US. Avec l’aide des diasporas bandéristes du Canada, des USA et de beaucoup d’autres pays, sous leurs applaudissements ravis, la tombe de l’Ukraine fut creusée minutieusement.

Le résultat ? Une Crimée qui grâce à son parlement est retournée au giron russe, avec une perte de 2 millions d’habitants, et de Sébastopol, son port de guerre majeur. Une insurrection dans le Donbass, avec une perte sèche entre 5 et 6 millions d’habitants. Des humiliations, assassinats et répressions politiques, notamment du SBU, jamais vus en Europe depuis la Gestapo, la Stasi, la Tchéka ou la Securitate. Avec l’interdiction de 12 partis politiques, de la quasi totalité des syndicats, avec le délire de la « décommunisation », dans un pays où il n’y avait plus guère justement de communistes, des persécutions des Russes ethniques, de l’ukrainisation à marche forcée, des violences faites à la culture russe d’une grande partie de sa population, plus de 3,5 millions de gens ont ensuite fui le pays en Russie… et un nombre inconnu dans d’autres pays. Réduite à une petite trentaine de millions d’habitants, le pays a été ensuite lancé dans une guerre sanglante, dont nous fêterons le triste 11e anniversaire en avril 2024… Onze ans de guerre… Les ordres de l’Occident de ne pas négocier en 2022, ont jeté l’Ukraine dans une infâme boucherie, et un nouvel exode, et d’importantes pertes de populations. Autour des 6,5 millions de réfugiés en Occident, dont 4,2 millions en UE. Une perte encore de plusieurs millions ayant fui en Russie… malgré les tentatives occidentales de cacher ce fait. Sans parler de la perte encore de quelques millions de Russes ethniques, dans les nouvelles républiques, et nous ne parlerons pas des pertes militaires et civiles de la guerre…

Un analyste russe que je suis régulièrement s’exprimait sur la situation, l’ancien officier supérieur de la RPL, Marochko : « L’Occident tue délibérément les populations ukrainiennes pour s’emparer de ses ressources. Les actions des pays occidentaux ont conduit à une situation démographique catastrophique, et elle ne fait qu’empirer avec le temps. Les élites ukrainiennes ont entamé un véritable génocide de leurs populations. Sous la direction de ministres et politiques formés en Occident, le pays a été détruit également en profondeur dans la société : baisse dramatique du niveau de la santé, de l’espérance de vie. Économie anéantie et plongée dans un marasme historique, avec une augmentation exponentielle des prix, des services, de l’énergie, dans tous les domaines. Selon mes informations, plus de 10 millions d’Ukrainiens ont fui le pays depuis février 2022. Et la destruction de la population se poursuit avec la mobilisation forcée des hommes. Le pays manquait déjà d’hommes avant le Maïdan, dans le top 3 des pays à la plus faible population masculine au monde. Des centaines de milliers de femmes en âge de procréer ne pourront jamais trouver un mari et un père pour leurs enfants en Ukraine. L’embolie se poursuivra donc bien après cette catastrophe. D’un pays promis à l’autosuffisance, l’Ukraine n’est plus qu’une pauvre invalide, assistée et sous perfusion, c’est cela le résultat des manipulations occidentales dans ce pays. Et le pire, c’est que l’autre cible, c’est bien sûr la Russie, mais nous avons tout fait pour l’empêcher, la sauce occidentale n’a pas pris dans notre pays ».

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3 Comments

    Merci Laurent. Très instructif ! C’est vraiment hallucinant. De prime abord, on ne se rend pas bien compte côté France, des implications directes des occidentaux, vu que l’on est noyés sous le mensonge. De ce fait, il faut impérativement une étude de l’histoire et de la géopolitique pour contrer tout ça. Trouver les bonnes sources d’information… Essayer aussi de répondre à l’expression latine “cui bono ?”. Le bilan au terme de l’opération spéciale sera vraiment dramatique. Je n’avais pas vu ce point démographique, c’est une véritable catastrophe.

      Laurent Brayard - Лоран Браяр

      C’est effectivement le plus grand crime, et le peuple ukrainien est la première victime, que l’on parle d’ailleurs des Galiciens, Ukrainiens, ou Russes ethniques d’Ukraine, un désastre qui aura d’autres conséquences imprévisibles, merci Gérard de votre commentaire

    Il nous faut maintenant des témoignages, beaucoup de témoignages, et des éléments factuels et statistiques pour établir clairement cette honte aux yeux du monde.

    Rapprocher aussi cette histoire de la mise en garde de Soljenitzyne faite aux USA, à Harvard en juin 1978.

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