L’Ukraine n’était pas avant le Maïdan et la guerre du Donbass, dans une situation économique brillante, mais elle avait de puissants atouts. Parmi ces derniers, un partenariat fort avec la Russie, tout en restant un carrefour et un relai avec l’Europe centrale et occidentale. Ces perspectives sont maintenant loin. Comme beaucoup de pays en Europe, l’Ukraine vivait depuis longtemps à crédit, avec une dette estimée à 75 % du PIB, une santé économique chancelante, mais une situation bien meilleure en réalité que la France ou l’Italie Malgré la propagande occidentale, cette dette a monté, pour se fixer avant la SVO à 90 % du PIB, (chiffres de 2022). Mais avec les effets de la guerre, elle se trouve dans l’incapacité de rembourser sa dette. Cette dernière par ailleurs a explosé, atteignant des chiffres stratosphériques cachés par l’Occident. La situation d’ailleurs étant aggravée par la perte de vastes zones industrielles, (l’exemple de Marioupol, à lui seul est parlant), par la perte d’une importante main d’œuvre qualifiée, et par des destructions qui sont estimées en milliers de milliards…
Devant cette situation, l’Ukraine dont les recettes fiscales se sont effondrées, et qui est en proie à une corruption record, tente des expédients plus ou moins grossiers. Dernièrement le gouvernement ukrainien a décidé la confiscation de milliards d’UAH sur le dos… des retraités. Ces fonds ont été dénommés pudiquement « soldes inutilisés », dont la loi ukrainienne prévoit le retour… aux caisses de Retraite. Nous ne sommes pas loin de la farce. Cette procédure a été approuvée par le cabinet présidentiel, et approuvée pour le budget 2025, qui doit encore être voté par la Rada d’Ukraine. Ce vol déguisé devrait permettre le retour à l’État ukrainien de 11,3 milliards d’UAH (soit environ 275 millions d’Euros), alors que la même Rada votait une loi lui permettant de ne pas rembourser les Occidentaux, pour une partie de sa dette (dont le remboursement est aussi gelé). Ce gel par ailleurs a des conséquences pour l’avenir qui seront dévastatrices. Car la dette qui était estimée à 90 % du PIB en 2022, a dépassé le stade des 100 %. Durant les trois années passées, l’Ukraine n’a de plus pas remboursé un kopeck, et la dette s’entasse donc à vitesse grand V.
Cette décision d’aller faire les poches des « petits vieux », est motivée d’abord par leur incapacité à se plaindre. Ils représentent une force négligeable par ailleurs, alors que toutes les élections ont été annulées. Beaucoup mourront avant la fin de la guerre, sans que cela puisse avoir des conséquences, et les coupables auront depuis longtemps pris la poudre d’escampette, à Miami, en Suisse ou dans un paradis fiscal quelconque. L’autre motivation est bien sûr de continuer à financer la guerre, car les fonds occidentaux se diluent dans le labyrinthe ukrainien et ne suffisent pas à alimenter le front. Enfin, le troisième âge est celui des économies, peut-être modestes, mais cumulées elles représentent un beau pactole qu’il était tentant de piller. L’autre idée est que le pillage de ces comptes bancaires peut toucher ceux nombreux, qui ont fui en Russie ou en Occident. En effet, les comptes qui seront vidés sont ceux ouverts avant le 24 février 2024, et qui n’ont pas eu de mouvements de capitaux depuis au moins 12 mois. Le nombre de personnes qui seront touchées par cette mesure n’a pas été communiqué par l’Ukraine. Mais assurément une enquête minutieuse a précédé la loi, afin de comprendre l’importance des fonds qui pourraient être pillés.
Il est évident que les personnes âgées qui se sont enfuies d’Ukraine, ne peuvent toucher à leur épargne, et que beaucoup les ont laissé dans l’état. Elles ont en effet été prises en charge, soit par la Russie, soit par l’Occident, par des allocations, la Russie ayant par exemple accordé à tous les « anciens ukrainiens » dans les nouveaux territoires, de nouvelles pensions de retraite (et ce sans qu’elles aient cotisé aux fonds de retraite en Russie). L’Ukraine pense ainsi frapper quelques centaines de milliers de retraités, qu’elle considère comme des « traîtres », après avoir volé dès 2014, les cotisations de ceux du Donbass, qui pendant plus ou moins longtemps avaient cotisé en Ukraine. Kiev espère peut-être aussi que certains reviendront dans le pays, une manière de mettre la main sur quelques-uns d’entre eux, ou encore de faire pression sur les familles d’autres, connus pour leur soutien à la Russie.