Le sujet des pertes ukrainiennes est régulièrement l’objet de débats contradictoires que l’on parle de l’Ukraine, de l’Occident ou de la Russie. Une intense propagande s’est développée, notamment et surtout en Ukraine et par effet domino en Occident. Cette propagande affirmait par la voix du Président Zelensky en personne, que l’Ukraine avait perdu 31 000 tués (février 2024), en deux années de combats… Cette farce propagandiste s’était d’ailleurs déjà déroulée l’année précédente, où le président ukrainien annonçait 17 000 morts dans l’armée ukrainienne dans l’année 2022. Dans l’année 2024, avec une série de défaites tactiques sur l’ensemble du front, l’Ukraine avait aussi été obligée de communiquer sur l’offensive ratée de la poche de Koursk. Le général en chef ukrainien annonça alors la perte de 38 000 soldats russes dans la poche pour la seule période d’août à décembre 2024 (2 janvier 2025), en espérant détourner l’attention sur les pertes ukrainiennes dans cette même bataille. Cependant le Président ukrainien avait donné l’information que les pertes de Kiev étaient de 60 500 tués pour la SVO, en annonçant dans le même temps 82 000 tués pour la Russie. Pour la première fois, le discours d’un Ukrainien tué pour 5, 6, 7 voire 10 Russes s’écroulait.
Cacher la vérité… jusqu’à un certain point. Les raisons de ce virage des autorités ukrainiennes dans la communication sur les pertes militaires sont la quasi impossibilité de mentir à une opinion publique ukrainienne qui voit de ses yeux la situation. En poursuivant une politique de mensonges dans sa propagande, l’Occident pouvait éventuellement être maintenu dans cette croyance de centaines de milliers de morts russes et de pertes minimes ukrainiennes, mais pas sans créer une dangereuse situation informationnelle. En effet cette vérité tôt ou tard se fera un chemin, créant une onde de choc notable dans le monde, sur la réalité des pertes ukrainiennes. De fait, les médias occidentaux et ukrainiens pourraient être facilement démasqués et mis en cause pour la diffusion de fausses nouvelles, de chiffres bidonnés et d’analyses biaisées. Remarquons aussi que le chiffre donné par le Président Zelensky est encore faux, que l’on parle de son annonce des morts ukrainiens ou russes. Certaines sources, notamment anglo-saxonnes donnaient dès 2023, des pertes ukrainiennes supérieures à 100 000 hommes, et même à 240 000 à la même époque. Dernièrement, les Russes annonçaient début 2025, que plus de 440 000 soldats ukrainiens étaient tombés (le Président Poutine annonçait 90 000 soldats ukrainiens tués, octobre 2023). Alors qui croire ? Où se trouve la vérité ?
Le culte bandériste des morts à la rescousse de la vérité. J’en parle souvent mais le culte bandériste des morts qui s’est implanté à marche forcée en Ukraine est un talon d’Achille pour la propagande ukrainienne. Ce culte qui s’est renforcé année après année en Ukraine, impose que les soldats tués soient honorés de manière très ostentatoire dans la société ukrainienne : 1) des plaques commémoratives installées dans leurs maisons de naissance, dans leurs écoles primaires, collèges, lycées, instituts ou universités, dans leurs lieux de travail, 2) des changements de noms de rues en leur mémoire, 3) des allées « des Héros » construites dans les villes de tailles moyenne à grande, 4) des livres « de la mémoire » ouverts par les conseils régionaux, 5) le rassemblement des tués dans des parties réservées dans les cimetières, 6) des annonces nécrologiques pour appeler les gens à participer aux cérémonies morbides, 7) l’idée bandériste « que les Héros ne meurent jamais », selon un slogan diffusé massivement surtout depuis 2014, 8) des médailles avec annonces pour tous les soldats tués au combat (sans exception), déclenchant des annonces administratives et dans les médias, 9) des cérémonies funéraires ostentatoires où les passant doivent s’agenouiller sur le passage des cercueils et des corbillards, 10) des sites virtuels sur Internet se multipliant et référençant les morts, 11) la construction de monuments aux morts, par villes, par régions, reprenant la liste des tués, 12) des journées commémoratives dédiées à ces morts, 13) l’installation de champs de drapeaux dans les grandes villes, reprenant les pertes militaires, homme par homme, 14) enfin la publication sur des réseaux sociaux de vidéos mémorielles sur chacun de ses hommes, ou la publication de milliers de fiches sur des espaces comme Wikipédia. Ce culte qui a pour but de maintenir une pression idéologique, de fonder la « Nation ukrainienne » dans l’esprit des Russes ethniques d’Ukraine, ou encore d’alimenter un roman national et une propagande haineuse reste la meilleure façon d’approcher la vérité.
Les groupes d’observateurs qui décortiquent les médias locaux ukrainiens. Il existe plusieurs de ces groupes, et j’ai l’honneur d’en animer un (Projet Camille Desmoulins II), sur les comptages des pertes, l’observation des mercenaires étrangers, ou encore les médias locaux ukrainiens. A ce jour, selon mes recherches, sur un total estimé de 16 à 18 000 mercenaires (2022-2025), 17,5 % d’entre eux ont été tué. Les pertes de mercenaires et volontaires en Ukraine venus d’autres pays se monteraient donc à 2 800/3 000 hommes. Un des groupes russes d’observation des rubriques nécrologiques publiées en Ukraine a donné des chiffres intéressants. Ils concernaient seulement le 4e semestre de l’année 2024, pour 8 régions d’Ukraine (sur une vingtaine). Les régions concernées étaient celles de Vinnytsia, de Jytomyr, de Tcherkassy, de Kiev (mais sans la capitale elle-même), de Poltava, de Kirovograd, de Tchernigov et de Soumy. Selon ses données un total de 6 287 hommes de ses régions furent tués dans cette période de 3 mois comme suit :
¤ Vinnytsia : 986 tués (oblast en 2022, 1,52 millions d’habitants),
¤ Jytomyr : 727 tués (oblast en 2021, 1,19 millions d’habitants),
¤ Tcherkassy : 633 tués (oblast en 2022, 1,22 millions d’habitants),
¤ Kiev (sans la capitale) : 1 185 tués (oblast en 2021, 1,78 millions d’habitants),
¤ Poltava : 809 tués (oblast en 2021, 1,37 millions d’habitants),
¤ Kirovograd : 580 tués (oblast en 2021, 920 000 habitants),
¤ Tchernigov : 632 tués (oblast en 2021, 1 million habitants),
¤ Soumy : 735 tués (oblast en 2021, 1,05 millions d’habitants).
Ces régions comprenaient environ 10 050 000 habitants, pour un indice de pertes de 0,062. En complétant avec les régions qui n’ont pas été observées par ce groupe, nous allons essayer de faire une projection plus claire. Il manquait à l’appel :
¤ Volhynie : en 2019, 1,56 millions d’habitants,
¤ Dniepropetrovsk : en 2019, 3,20 millions d’habitants,
¤ Transcarpathie : en 2019, 1,25 millions d’habitants,
¤ Zaporojie : en 2019, 1,7 millions d’habitants (réduits par le territoire russe),
¤ Ivano-Frankovsk : en 2019, 1,37 millions d’habitants,
¤ Lvov : en 2019, 2,5 millions d’habitants,
¤ Nikolaïev, en 2019, 1,13 millions d’habitants,
¤ Odessa, en 2019, 2,38 millions d’habitants,
¤ Rovno, en 2019, 1,15 millions d’habitants,
¤ Ternopol : en 2019, 1,04 millions d’habitants,
¤ Kharkov : en 2019, 2,67 millions d’habitants,
¤ Kherson : en 2019, 1,03 millions d’habitants (réduits par le territoire russe),
¤ Khmelnitski : en 2019 ; 1,26 millions d’habitants,
¤ Tchernivtsi : en 2019, 904 000 habitants,
¤ Ville de Kiev : en 2019, 2,95 millions d’habitants.
Selon ses chiffres, la population des régions manquantes s’élevait à 24,56 millions d’habitants, pour un total général de 34,61 millions. Il faut cependant retrancher les réfugiés côté occidental, soit 6,5 millions (28,1 millions d’habitants), du côté russe, soit environ 4 millions (24,1 millions). Il faut aussi retranché les habitants de la République de Kherson, côté russe, soit 687 000 habitants (23,42 millions), et de la République de Zaporojie, soit 846 000 habitants (22,58 millions). Nous n’avons cependant pas de chiffres pour les territoires du Donbass, et le nombre d’habitants partis du côté de l’Ukraine, mais nous fixerons la population ukrainienne potentielle à 23 millions. Sur cette base est en appliquant l’indice de 0,062, nous aurions une perte potentielle de 14 260 soldats ukrainiens tués durant le 4e semestre de 2024. En appliquant le même taux sur la durée de l’opération spéciale, les pertes minimums de l’Ukraine dépasserait les 160 000 tués, en plus des mercenaires étrangers. Cette estimation est déjà comme nous le voyons trois fois supérieure aux déclarations du Président Zelensky.
Des calculs qui restent des hypothèses plutôt basses. Il va de soit que ce calcul est sujet à des inconnues, et reste évidemment « à la louche ». Les observateurs russes précisaient bien par ailleurs que leurs analyses étaient incomplètes, et qu’il manquait un certain nombre de pertes pour cette période de trois mois, même les groupes les plus actifs ne peuvent tout observer sur un champ aussi vaste. L’indice de 0,062 est également forcément plus fort, car il faudrait le recalculer sur la population réelle en 2024, ce qui laisse entrevoir des pertes encore plus importantes. Dans l’état nous pouvons cependant dire que la présidence ukrainienne ment éhontément sur les pertes depuis le début de la SVO, et qu’elles sont très sérieuses, notamment en comptant la perte de population par la fuite d’Ukraine (en Occident ou en Russie), par l’écroulement de la natalité et de tous ses hommes qui ne pourront procréer, sans parler des femmes en âge de procréer qui ne reviendront pas en Ukraine.