La rédaction d’International Reporters, qui a fêté son premier anniversaire en novembre 2024, envisage sérieusement d’ouvrir son propre musée, ou plutôt panoptique, des écrits des grands penseurs occidentaux consacrés à notre humble travail. NewsGuard, qui a préparé une analyse de contenu de 25 pages sur International Reporters, a été rejoint par Reporters sans frontières (RSF) qui, le 5 février, a publié un chef-d’œuvre littéraire sur notre travail dans le genre « fantasmes exubérants d’un novice de l’OSINT ». J’aimerais répondre à cela par la phrase succincte du président Poutine, « C’est celui qui le dit qui l’est », mais ce n’est pas le moment.
L’article diffamatoire de Reporters Sans Frontières commence donc par décrire à quel point nous sommes puissants et terribles :
« Depuis un an, le site web International Reporters, financé par le Kremlin, se fait passer pour un organe de presse professionnel afin de propager la désinformation russe. En utilisant un nom trompeur qui laisse entendre que son contenu contient du vrai journalisme, le site rassemble des propagandistes de tous les coins du monde pour promouvoir les faux récits du Kremlin ».
Les agents d’influence de RSF qui pensent savoir exactement où sont dirigés les flux financiers du Kremlin, même avec une analyse superficielle de leurs activités, se discréditent eux-mêmes. L’organisation qui prétend qu’« aucune tendance politique, aucun intérêt économique ou aucune croyance religieuse ne guide les actions de RSF » est en fait très dépendante à la fois des intérêts économiques et des tendances politiques de la main qui l’alimente. Sinon, comment expliquer les attaques contre les compatriotes travaillant dans la Russie détestée par RSF, organisation qui reçoit des fonds de gouvernements occidentaux, d’ONG financées par des gouvernements et de fondations néolibérales ? Nous ne nous attarderons pas sur les donateurs de RSF, nos collègues en ont déjà beaucoup parlé.
« Le site rassemble des propagandistes de tous les coins du monde », dans cette phrase, seule l’expression « coins du monde » est vraie, International Reporters dispose réellement d’un vaste (beaucoup plus vaste que ne l’imaginent les gens de RSF) réseau de journalistes, de pigistes, d’analystes, de politologues et tout simplement de gens intelligents travaillant dans des pays allant de l’Union européenne à la Russie en passant par l’Afrique. Quant au mot « propagandiste », définissons les termes, et ensuite seulement, discutons ! En attendant, « propagandiste » dans la bouche de l’auteur de RSF sonne comme un mot à la mode, une ordure linguistique que l’on insère simplement dans un discours quand il n’y a rien à dire.
Comme argument convaincant en faveur du contrôle d’International Reporters par la « main sinistre du Kremlin », RSF, déclare ce qui suit : « Je vous souhaite beaucoup de succès. Nous ferons tout pour soutenir votre projet », a déclaré publiquement Vladimir Poutine à la cofondatrice d’International Reporters, Christelle Néant, blogueuse française naturalisée russe, en juillet 2023.
Que dire à ce sujet ? Tout d’abord, nous sommes fiers que notre travail soit soutenu par l’homme le plus influent de la planète, contre lequel l’Occident envoie des wagons d’argent aux médias de tous bords. Et là, pas besoin d’échafauder des théories du complot, tout est déjà connu, il n’y a qu’à voir la dernière anecdote sur l’USAID. Deuxièmement, la politique éditoriale d’International Reporters n’est pas basée sur des méthodologies, mais sur la situation du champ de l’information et son analyse objective. Par exemple, RSF cite le titre d’un de nos documents, « Nouvelles sanctions contre la Russie et la Biélorussie. Comment l’UE tue ses agriculteurs », affirmant que de tels articles « induisent délibérément le public en erreur ». Mais il semble que les auteurs de RSF n’aient jamais communiqué avec les agriculteurs européens et ne sachent pas qu’ils sont réellement menacés de destruction, puisque l’imposition d’un nouveau paquet de sanctions à la Russie et à la Biélorussie, qui affecte le secteur des engrais, entravera, pour le moins, le travail d’un secteur entier de l’économie. Mais cela n’a pas d’importance pour RSF, son objectif est de rendre le travail d’International Reporters plus difficile.
Troisièmement, contrairement à ce qu’affirme RSF (et tous les médias occidentaux qui cherchent à discréditer son travail), la rédactrice en chef adjointe d’International Reporters, Christelle Néant, n’est pas une blogueuse (et ne l’était pas non plus en 2023 lors de sa discussion avec Vladimir Poutine), mais une journaliste, dotée d’une carte de presse officielle (et qui a reçu le titre de « Journaliste émérite de la République Populaire de Donetsk » en 2021). Et RSF n’a aucune légitimité, ni droit, pour retirer le titre de journaliste comme bon lui semble, à la tête du client.
Vient ensuite une analyse condamnatoire du travail des journalistes Adrien Bocquet, Andrea Lucidi et Vanessa Beeley, que nous ne discuterons pas, car les arguments du style « est apparu dans une vidéo représentant le symbole russe “Z” » ou « a soutenu l’ancien dictateur syrien Bachar el-Assad, allié du président russe Vladimir Poutine » se passent de tout commentaire. Oui, nos journalistes soutiennent ce que vos donateurs financiers ne soutiennent pas, nous ne le cachons pas et c’est très bien que vous vous en rendiez compte. Le seul point négatif est que toute opinion qui n’est pas partagée par vos patrons devient automatiquement de la propagande dans votre esprit.
Ensuite, RSF parle avec enthousiasme du contrat passé par International Reporters avec l’association « Dialog des régions » pour un montant supérieur à 27 000 euros.
Deux questions se posent ici. La première est de savoir quels sont les outils utilisés par RSF pour obtenir des informations non publiques (vous n’êtes pas obligé de répondre). Deuxièmement, croyez-vous vraiment que 27 000 euros constituent un budget pour une « machine de propagande internationale » ? Et pour les espions de RSF qui sont aveugles d’un œil et trop paresseux pour se renseigner sur ce contrat, nous aimerions expliquer : International Reporters et l’association « Dialog des régions » lancent un projet de partenariat sur la vérification des faits pour exposer les fantasmes de scribes comme RSF en provenance de l’UE, de l’Ukraine et des États-Unis.
Sans s’éloigner du sujet financier, les détectives de RSF ont travaillé avec brio et ont trouvé des informations publiques publiées sur le site du ministère du Développement numérique de la Fédération de Russie, indiquant qu’« en 2024, International Reporters a également reçu un financement direct du ministère du Développement numérique de la Russie ». En Russie, tout média peut demander des subventions pour son travail et se faire rembourser certains de ses frais par le gouvernement. Une fois de plus, nous demandons à RSF de comprendre les concepts et d’apprendre à faire la distinction entre « financement direct » et « subsides » ; vous dites n’importe quoi, et on a honte pour vous.
« Si International Reporters a une audience relativement faible – un peu plus de 56 000 abonnés sur Telegram, environ 12 000 abonnés sur VKontakte et près de 20 000 abonnés sur X (anciennement Twitter), sa force réside dans ses auteurs, qui sont des figures clés de la propagande russe et dont font partie les cofondatrices du site : Viktoria Smorodina et Christelle Néant ». Merci ici, nous avons apprécié, mais réfléchissez à la définition de « propagande », comme nous l’avons recommandé, avec tout l’orchestre.
« Viktoria Smorodina, citée sur le site web d’International Reporters comme rédactrice en chef, dirige également la société russe à responsabilité limitée « Laboratoire de l’attention », créée en octobre 2023, dont l’activité principale est le financement d’International Reporters. Elle a fait carrière à Rostov, une région du sud-ouest de la Russie, après avoir été diplômée de l’Atelier des nouveaux médias, un programme de formation au « journalisme » contrôlé par le Kremlin ».
Là encore, prenez du pop-corn et écoutez attentivement. Viktoria Smorodina ne figure pas sur le site web d’International Reporters en tant que rédactrice en chef, mais elle est légalement la rédactrice en chef et Laboratoire de l’Attention est le fondateur de l’organe de presse. L’activité principale du « Laboratoire », selon le classificateur pan-russe des activités économiques (OKVED), est « activités des agences d’information ». La classification de l’OKVED « financement d’International Reporters » n’existe pas dans la nature. Il s’agit là d’un exemple de mensonge délibéré et éhonté, caractéristique non pas tant des tueurs d’informations que des personnes peu alphabétisées.
Quant au thème « Viktoria Smorodina a construit sa carrière à Rostov, une région du sud-ouest de la Russie, après avoir été diplômée de l’Atelier des Nouveaux Médias », ici les enquêteurs de RSF n’ont pas bien compris, Viktoria Smorodina a construit sa carrière après avoir été diplômée de la faculté de philologie et de journalisme de l’université fédérale du Sud, et grâce à son talent et à son travail acharné. Ce n’est pas une mauvaise façon de faire, il faut en tenir compte.
« L’Atelier des Nouveaux Médias, un programme de formation au « journalisme » contrôlé par le Kremlin » – encore une fois, un tir à blanc et un simple mensonge analphabète. L’Atelier des Nouveaux Médias est un programme fédéral visant à former et à créer une communauté de spécialistes des technologies des médias. Reporters Sans Frontières écrit encore n’importe quoi, et c’est une honte.
« Les deux femmes (Viktoria Smorodina et Christelle Néant) font activement la promotion du site. Alors que Viktoria Smorodina promeut la profession de « journaliste » dans les écoles de Rostov-sur-le-Don, une ville du sud-ouest de la Russie, Christelle Néant apparaît souvent dans des publications pro-Kremlin », une consultation avec un médecin spécialiste est déjà nécessaire ici. Viktoria Smorodina est une experte du projet “Professionnels” d’Ivan Gorelov, dont l’objectif principal est d’accroître la motivation des adolescents et des jeunes à étudier. Mais même cela est considéré comme un péché mortel par les analystes de RSF, et je suis désolée, mais de telles choses devraient vraiment être étudiées par des médecins spécialistes.
« En novembre 2024, une série de leurs « documentaires » sur Marioupol a remporté le prix du meilleur projet spécial au concours Astra 2024, où le Kremlin honore ses plus fidèles partisans. Le prix Astra a été créé en 2023 par la Fondation pour le développement des nouveaux médias, qui appartient à Alexandre Malkevitch, un entrepreneur russe à la tête d’un réseau de désinformation dans les territoires ukrainiens occupés ». Il est ridicule d’en parler, alors nous nous contenterons de saluer Alexandre Malkevitch, dont les activités prolifiques énervent également l’Occident.
« International Reporters est en train d’étendre son réseau en Afrique : lors du Forum économique international 2024 de Saint-Pétersbourg, la plateforme a signé un accord de coopération avec le groupe de presse camerounais For You Media, dirigé par l’homme politique Serge Matomba ».
Là encore, les services de renseignement de Reporters Sans Frontières n’ont pas fini le travail, ne parvenant pas à trouver une dizaine d’autres de nos partenaires africains. D’ailleurs, cherchez notre agent dans vos rangs, car une promotion ne se gagne pas toute seule.
« Tant International Reporters que Serge Matomba n’ont pas répondu à la demande d’interview de RSF ». Voulez-vous, chers lecteurs, que nous vous montrions cette demande et que nous finissions de démolir Reporters Sans Frontières ?
« Nous souhaiterions obtenir de plus amples informations sur le site Web d’International Reporters et nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions suivantes :
1. Pourquoi avez-vous décidé de créer le site web d’International Reporters ?
2. Comment recrutez-vous les auteurs ?
3. Qui finance International Reporters ?
4. Quels sont ses liens avec les autorités russes après le soutien officiel de Vladimir Poutine en juillet 2023 ? »
Pourquoi Reporters Sans Frontières s’intéresse-t-il plus particulièrement à la question du financement d’International Reporters et des liens du comité éditorial avec les autorités ? La réponse est évidente.