Dès le début de la SVO, les plus grandes institutions sportives internationales sous pressions politiques et occidentales ont exclu massivement les sportifs russes des compétitions. Le Comité international olympique avait été l’un des premiers à appeler à cette exclusion (25 février 2022), suivi de la Fédération internationale de l’automobile (25 février), puis des fédérations européennes de Basket (28 février), de l’Union internationale de Biathlon (2 mars), de la Fédération internationale des échecs (FIDE), de la Fédération équestre internationale (28 février), de l’UEFA et de la FIFA (28 février), de la Fédération internationale de hockey sur glace (28 février), de la Fédération française des sports de glace (1er mars), de l’ITF (tennis, 1er mars), de la Fédération internationale de Volley-ball (1er mars), de la Fédération internationale de natation (23 mars), et de bien d’autres encore.
Ces exclusions politiques, très éloignées de l’esprit du sport n’ont pas manqué de déclencher des protestations courageuses, mais rares de sportifs, y compris en Occident. Au niveau de la FIDE, alors que la Russie est toujours restée un pays connu pour ses champions d’échecs (des Russes ont gagné le championnat du monde à 6 reprises depuis 1993), des lézardes viennent d’apparaître dans ce paysage d’exclusions des champions russes. La Russie a réussi à organiser un tournoi international d’échecs, dans la grande ville de Rostov-sur-le-Don (du 13 au 23 février 2025). Malgré les menaces pesant sur lui, le champion et maître d’échecs Richard Rapport (1996-), 25e joueur mondial, grand maître international depuis 2010, médaille d’argent aux JO de 2014, médaille d’or et médaille d’argent par équipe au Championnat d’Europe (2015) s’est rendu en Russie pour participer à ce tournoi. Il a rencontré le champion russe Andreï Essipenko (2002-), classé 7e joueur mondial. L’Ukraine avait fait pression sur la FIDE pour que les champions russes soient exclus des compétitions internationales (2022), ce qu’elle fit avec une exclusion et interdiction pour 2 ans.
Faisant fi des pressions internationales, Rapport s’est donc rendu en Russie, et a indiqué « avoir un respect mutuel avec Essipenko ». Il l’a rencontré déjà à deux reprises. Les deux parties se sont terminées par un Pat, une troisième rencontre est prévue pour les jours à venir. Il faut préciser que Richard Rapport est mariée avec une championne d’échec d’origine monténégrine, et naturalisée serbe, Jovana Rapport et que le couple vit dans un pays encore libre et qui n’est pas tombé dans l’escarcelle de l’Union européenne : la Serbie. Il existe encore en Europe des champions qui se respectent et qui n’ont pas sombré dans les marasmes géopolitiques. Il faudra désormais attendre les inévitables sanctions que ce champion devra certainement affronter.