La Russie continue d’être largement courtisée par les grands de ce monde, et malgré les pressions politiques et menaces de toutes sortes, l’isolement annoncé est plus que jamais une gageure. Les sanctions avaient d’ailleurs commencé par pleuvoir sur la Russie dès 2014, notamment au moment du retour de la Crimée au giron russe. Dès cette époque, la presse occidentale annonçait l’écroulement prochain du pays, et une insurrection populaire des nombreux mécontents. Le même scénario se reproduisit à partir de 2022, avec les mêmes fantasmes occidentaux « sur la fin prochaine de la Russie ». Mais avant de poursuivre, un petit rappel des dates :
2013-2014 : dès le déclenchement du Maïdan à Kiev, la presse occidentale s’acharna à soutenir cette révolution américaine, transformant les faits et la situation et sous-entendant grossièrement que le Président Ianoukovitch était « l’homme de la Russie ». En mars 2014, alors que démarrait le Printemps russe en Crimée et dans l’Est de l’Ukraine, les Occidentaux lancèrent une première série de sanctions. « La communauté internationale » (comprendre les Occidentaux seuls) condamnait ensuite le retour au giron russe la Crimée (15 mars), obtenu par un référendum démocratique dans la péninsule. Ignorant les premiers massacres et exactions des Ukrainiens dans le Donbass et à Kharkov, et les répressions politiques (et des assassinats), la presse occidentale répandit deux mythes et fake news : 1) l’affaire de l’avion de ligne malaisien (MH17, en réalité descendu par un avion de chasse ukrainien), 2) l’invasion de l’Ukraine et la présence de divisions russes, dont de nombreux blindés (fake news très vite débunké, mais qui marqua à l’Ouest les esprits). La France annula le contrat de vente de 2 porte-hélicoptères de la classe Mistral, quelques zombies emmenés par des agents ukrainiens (dont le Français Bernard Grua, s’affichant à Saint-Nazaire avec un drapeau de l’UPA, l’armée collaborationniste de Bandera avec l’Allemagne nazie) manifestèrent dans le port pendant quelques semaines. Les premières sanctions furent commentées en Occident comme devant mettre à genoux la Russie. L’un des discours principaux était que les magasins allaient se vider, que la faim ferait descendre les foules dans la rue et que le Président Poutine serait chassé du pouvoir. Le timing donné était qu’avant deux ans, la Russie serait un champ de ruines.
2015 : l’année des Accords de Minsk 2. Dans un contexte de défaites successives en Ukraine, dont la bataille des frontières (été 2014), et les batailles de l’aéroport de Donetsk et de Debaltsevo (hiver 2014-2015), la France et l’Allemagne se portèrent garante des Accords de Minsk 2 (février 2015), en compagnie de la Russie, et avec les deux républiques insurgées de Lougansk et de Donetsk, face à l’Ukraine. Les journaux français, dont Libération, sous la plume d’un certain Paul Gogo, appelèrent à envoyer de l’aide « humanitaire » à l’armée ukrainienne. L’année précédente, à Tulle, le Président Hollande avait déclaré « que si Poutine voulait la guerre… il l’aurait ». Divers pays, dont la France envoyèrent effectivement du matériel « non létal » à l’Ukraine. Pendant ce temps plusieurs pays commençaient l’entraînement de soldats ukrainiens, dont le Canada (plan UNIFIER), les USA, le Royaume-Uni et la Suède (80 000 soldats entre 2015 et 2021). Une délégation française de plusieurs députés se rendit en Crimée pour le 9 mai, pour les célébrations de la Victoire contre l’Allemagne nazie, provoquant un scandale. Invités en Russie, la France et d’autres pays refusèrent de fêter le jubilé de cette victoire à Moscou. Des journaux français répandirent d’autres fake news, dont France 2 et France Info « sur l’envoi en Ukraine de grands-mères armées de parapluies par bus entiers, pour déstabiliser l’Ukraine ». L’activiste français Olivier Berruyer débunka cette délirante nouvelle. La même année, Victoria Nuland avoua que le Maïdan avait coûté aux USA la coquette somme de 5 milliards de dollars, se vantant ouvertement du bon coup joué en Ukraine.
2016-2021 : Dans un contexte d’oubli du conflit dans le Donbass, plusieurs pays de l’OTAN participèrent à l’organisation d’une nouvelle structure militaire ukrainienne, la Défense territoriale. Sur l’exemple de l’Estonie, et avec son aide, mais aussi avec celle de pays comme la Pologne ou le Canada, cette structure militaire régionale fut organisée, puis lancée et financée par l’OTAN (2018-2019). Après plusieurs années, le narratif de l’écroulement de la Russie disparut bien vite, la grande famine prévue par les médias occidentaux n’eut pas lieue, pas plus que l’insurrection devant mettre à bas le Président Poutine. De nouvelles sanctions furent encore lancées contre la Russie (2021).
2022-2024, les années SVO. Après l’intervention de la Russie, les médias occidentaux se lancèrent dans les mêmes prédictions atteignant un niveau d’absurdité encore jamais vu. Ceci faisait suite à des milliers de sanctions occidentales qui furent organisées contre la Russie. Le même discours de famine qui devait déclencher une révolution en Russie fut répandu. Dans l’été, une fake news affirma que la Russie n’avait plus d’huiles alimentaires, puis en 2023, par la bouche de BHL, que des files d’attentes monstrueuses se développaient en Russie, et qu’il n’était plus possible de trouver des œufs. Dans une confusion frisant souvent le ridicule, la presse occidentale affirma que la Russie n’avait plus de composants électroniques pour ses missiles et qu’elle raflait des carcasses d’appareils électroménagers pour en produire de nouveaux (notamment des machines à laver). D’autres annonces délirantes furent lancées, notamment sur le fait que la Russie n’avait plus de missiles, puis plus de munitions, et qu’elle manquait d’armes. Il fut annoncé également que faute de ces dernières, la Russie pratiquait des assauts de masse lancés sur des positions ukrainiennes, simplement armés de pelles et se jetant de manière suicidaire sur les tranchées ennemies. Dans l’automne 2022, les médias occidentaux assurèrent que la révolte viendrait finalement des mères et femmes russes, suite à l’annonce d’une mobilisation de 300 000 hommes en Russie. Quelques semaines plus tard, le fantasme de la destruction de l’économie russe battait son plein (comme ici dans la Libre Belgique), suite à une déclaration de Bruno Le Maire (de mars 2022), qui affirmait « qu’ils allaient provoquer l’effondrement de l’économie russe ». Dans les mois suivants, il fut également dit que la Russie n’avait plus de chars (et sortait des musées d’antiques T-34), ou encore que ses réserves seraient au plus bas et que la Russie usait d’engins obsolètes, indiquant que de 17 000 chars, elle n’en possédait plus que 250 à 400 (Le Point, septembre 2023). De nouvelles sanctions définies comme encore plus restrictives pour la Russie furent décidées tout au long de l’année 2024 (13e paquet en février 2024, suivi encore d’un autre en juin 2024).
2025, on persiste et on signe. Après quasiment 11 ans de guerre, et 3 ans depuis le lancement de la SVO, des politiques européens et occidentaux affirmaient que de nouvelles sanctions devaient mettre à bas la Russie pour de bon. Plusieurs milliers avaient déjà été prises dans tous les domaines, mais ne semblant pas avoir eu beaucoup d’effets sur la Russie. Trois ans après l’annonce de son effondrement, tant économique que politique, la Russie avait même repris l’initiative stratégique sur le terrain en Ukraine (2023), et brisé la contre-offensive ukrainienne miracle. Malgré les annonces d’une armée russe aux abois, l’année 2024 fut une série de victoires et d’avancées, notamment et surtout dans le Donbass, sans parler de l’échec d’une contre-offensive ukrainienne limitée dans la région de Koursk, sur le territoire historique de la Russie (d’avant 2022). Malgré tout, refusant de voir les choses en face, de nouvelles sanctions furent prises contre la Russie (USA et Royaume-Uni, janvier 2025). Trump en personne, à sa prise de pouvoir aux USA, affirmait que les sanctions seraient renforcées… si la Russie refusait de négocier. Bien qu’il soit difficile de quantifier le résultat de ces milliers de sanctions, un chiffre intéressant reste à ce jour caché : celui des pertes causées aux économies occidentales par lesdites sanctions, notamment à l’Allemagne, la France, l’Italie ou encore le Royaume-Uni. Avant l’annonce des discussions entre Trump et Poutine, l’Union européenne annonçait qu’elle avait décidé d’un accord pour renouveler les sanctions contre la Russie… Des spécialistes affirment que les sanctions touchent majoritairement les pays imposant les sanctions (selon un quota de 55-60 % de pertes, parfois plus, supportés par ces pays, le reste par la Russie). Une chose est certaine, les économies européennes ne se sont jamais portées aussi mal, tandis que les dettes publiques de ces pays explosent…