USAID, guerre psychologique, faux médias et espions

19 février 2025 17:22

L’USAID est au cœur depuis quelques jours d’un énorme scandale, alors que le Président Trump avait mis un premier coup de pied dans la fourmilière. Même si nous dénonçons depuis des années le travail de sape de cette agence US, et ses ramifications dans le monde entier, y compris en France, le scandale semblait être une surprise dans le monde. En réalité les actions malfaisantes de cette agence étaient un secret de polichinelle, et les financements occultes de cette organisation, sans parler des milliers d’ONG Cheval de Troie s’étalaient sous nos yeux depuis des décennies. Dans cet article et enquête, nous allons tenter de soulever le voile, dans un voyage au cœur des manipulations US et de l’USAID

Une organisation US de la CIA dans la Guerre Froide. L’agence fut fondée sous la présidence de Kennedy (1961), dans le contexte de la Guerre Froide et d’une lutte à mort contre l’URSS. Elle fut dès le départ définie avec un champ d’activité prévu… pour être le monde entier. Les missions de l’agence étaient de contrer les activités soviétiques, ou de les prévenir, en offrant des aides à des organisations, associations, ONG, voire à des groupes d’influences, des médias, ou des partis politiques. Son importance dans la Guerre Froide reste encore à écrire, mais elle fut un outil majeur des USA, notamment dans la Stratégie du Choc, qui a été dévoilée par la Canadienne Naomi Klein (2007-2010). L’agence avait la possibilité d’accorder des fonds « d’aide étrangère », et était placée sous la direction du président américain, du Secrétaire d’État et enfin du Conseil de sécurité nationale. Plus tard, son action devenant trop visible, surtout avec la naissance de l’ère d’Internet, elle fut définie « comme indépendante » (une vraie farce, 1998), qui ne changea rien, ni dans ses missions, ni dans son utilisation par les USA. Elle devînt très vite une énorme nébuleuse, comprenant des milliers de fonctionnaires, et des dizaines de milliers d’agents dans le monde.

USAID, tout azimut pour la plus grande gloire de l’Amérique. L’agence se lança dans la distribution de fonds dans de nombreuses sphères : aide humanitaire, financement d’associations culturelles, développement de l’agriculture, soutien du système éducatif, programmes pour la jeunesse, financement de recherches, de programmes universitaires, également dans le domaine de l’environnement, dans le domaine socio-économique, associations de défense de la Démocratie et des libertés, Droits de l’homme, programmes de soutiens dans l’industrie, de développement de pays, de financements de médias, de groupes de défense de la nature, ou d’associations culturelles. Les buts principaux étaient : 1) occuper le terrain, 2) corrompre et acheter pour montrer une Amérique généreuse, 3) dominer les opinions publiques, 4) importer la mondialisation, en imposant les standards US (Hollywood, Coca Cola, Pepsi, Disney, Mac Donald’s, etc.), 5) subjuguer les élites locales, recruter des agents sur place, 6) implanter des espions, 7) ouvrir des antennes partout dans le monde, 8) soutenir des médias de la guerre psychologique, 9) occuper le terrain culturel, 10) écarter les standards locaux, tout en faisant croire à leur soutien, 11) implanter des idéologies, wokisme, LGBT, libéralisme, capitalisme, 12) contrôler des pans entiers de sociétés « faibles », 13) déclencher des révolutions colorées, 14) s’emparer des ressources des pays, 15) s’emparer des marchés locaux au profit d’acteurs américains.

USAID, la pieuvre aux tentacules musclées qui ne lâche pas ses proies. A la moindre occasion, l’USAID déversa des milliards de dollars et s’implanta partout dans le monde. L’arrivée de l’USAID correspondait parfois au déclenchement futur d’une révolution. Dans tous les cas, sous couverts des ONG, tout un réseau d’espionnage se mit également en place. Déversant des tombereaux de dollars, peu de pays résistèrent à l’appât du gain, sans parler de locaux fascinés par le train de vie espéré et par l’argent déboulant soudain par liasses entières dans leurs portefeuilles. Dès la fin de l’URSS, l’USAID s’installa en Russie, mais après 2 décennies de manipulations et de financements, la Russie se rebiffa. L’affaire faisait suite au financement de tout un réseau, dénommé VOINA (guerre), fondé en Russie et dont le but était la chute définitive du pays, son démembrement, et le pillage de ses immenses ressources. Après une série de révolutions réussies dans l’ancien espace soviétique, dont la Géorgie (révolution des Roses, 2003), l’Ukraine (Révolution Orange, hiver 2004-2005), le Kirghizistan (2005), et l’intégration d’autres pays dans le piège de l’Union européenne (Lettonie, Lituanie, Malte, Chypre, Hongrie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Slovénie, en 2004, puis Roumanie et Bulgarie en 2007, et enfin Croatie en 2013), la Russie au moment de l’affaire des Pussy Riot ordonna la fermeture de l’USAID (septembre 2012). Quelques mois plus tard la Bolivie fit de même (mai-septembre 2013), mais les USA réussirent à déclencher la Révolution du Maïdan en Ukraine (hiver 2013-2014). Dans certain cas, les missions se retirèrent d’elles-mêmes, en cas de pays totalement colonisés et sous contrôle, ce qui fut le cas en Corée du Sud, ou au Costa Rica. Dans d’autres, l’emprise étant déjà forte, mais « l’allié » étant un pays fort ou important, les missions furent également fermées, comme en Turquie.

USAID, une véritable machine de guerre. Avec un siège à Washington, des succursales par dizaines dans le monde, des budgets énormes se comptant en dizaines de milliards de dollars par an, l’USAID organisa son emprise mondiale. L’administrateur était nommé par le président US et siégeait au Conseil de sécurité nationale. L’USAID fut organisée par bureaux couvrant les différents continents et zones administratives. Chaque dirigeant de bureau était nommé par l’administrateur et président de l’agence, avec des bureaux parallèles spécialisés dans des compétences et domaines précis. Les bureaux étaient répartis selon 5 zones géographiques (Afrique, Asie, Amérique du Sud, Centrale et Caraïbes, Europe et Eurasie, et enfin Moyen-Orient). Les bureaux spécialisés concernaient la Santé, l’économie, l’éducation et l’environnement, l’aide humanitaire, la Démocratie, les Droits de l’homme et la gouvernance, le développement global, la sécurité alimentaire. A côté de ces derniers, 5 bureaux d’états-majors stratégiques furent mis en place, notamment celui de la Gestion, du Droit et des Affaires publiques, du Budget et des Ressources, de la Politique, de la Planification et de la Formation. Des centaines de spécialistes, d’avocats, de conseillers juridiques, ou financiers, de spécialistes divers et pointus dans tous les domaines inimaginables, composaient ses effectifs. Rien que pour le siège de Washington, une armée de 3 000 personnes y travaillait, avec plus de 7 000 autres collaborateurs dans le monde entier, et plusieurs milliers de supplétifs recrutés dans les pays visés (à la date de 2016).

Le coup de pied dans la fourmilière. En 2024, l’USAID s’était attaqué au projet Starlink et à Elon Musk (2024), dépassant largement ses fonctions. Quatre jours après son arrivée au pouvoir, le Président Trump frappa enfin l’institution, en ordonnant le gel quasi total des aides étrangères et condamnant de fait à mort à court ou long terme la néfaste agence (24 janvier 2025). Cependant, une dérogation fut accordée par le Secrétaire d’État US pour les projets humanitaires, tandis que 1 000 fonctionnaires et agents US étaient licenciés ou mis en congé. Trois jours plus tard, le site officiel de l’agence fut fermé (27 janvier), alors que le directeur de l’agence, Matt Hopson démissionnait. Elon Musk qui avait été mis en danger par l’agence déclara publiquement que lui et Trump était « en train de mettre fin à une organisation criminelle » qui ne se relèverait pas (3 février). Le même jour l’agence de l’USAID fut fondue dans le Département d’État US, et sa présidence confiée au Secrétaire d’État. Trois jours plus tard, l’annonce fut faite que tous les agents étrangers de l’USAID seraient licenciés pour passer d’un effectif de 10 000 à 294 personnes (6 février). Dans le même temps, tous les projets malfaisants de l’USAID furent fermés, avec la fin de financement de laboratoires, d’officines de la guerre psychologique (notamment en Ukraine, en Géorgie, au Pakistan, en Irak, etc.). Les agents mondialistes et l’opposition à Trump vinrent en panique faire des déclarations pathétiques, notamment que l’USAID était un curseur majeur de la lutte contre la faim dans le monde… ou dans la survie de millions de gens dans leur lutte contre diverses maladies. Par une action en justice de l’American Foreign Service Association et de l’American Federation of Governement Employees, un dépôt de plainte fut déposé contre l’État américain, qui de fait a bloqué le licenciement de plusieurs milliers d’employés, y compris le rapatriement de ceux de l’étranger. La bataille juridique ne fait que commencer.

Épilogue : la fin de l’USAID est évidemment une bonne nouvelle, mais gardons à l’esprit que l’Open Society existe toujours, la NED également… sans parler de la CIA. L’offensive de Trump contre l’USAID ressemble beaucoup plus à une manœuvre de politique interne, et il ne faudra pas prendre pour argent comptant que les USA, du jour au lendemain, renonceront à leurs pratiques pendables…

Le dictionnaire de l’USAID. Pour ceux qui voudraient en savoir plus, voici comme à mon habitude, un petit dictionnaire, qui vous en dira un peu plus. Ces fiches se suffisent à elles-mêmes et ne sont pas exhaustives, car il me faudrait des mois de recherches pour creuser le sujet, voire des années, ou même toute une vie ! Nous sommes seulement au commencement de l’ouverture de la boîte de Pandore.

Armes biologiques (Elon Musk, février 2025), Elon Musk affirmait dernièrement que l’USAID avait financé des armes biologiques. Il déclarait : « saviez-vous que l’USAID, avec de l’argent de vos impôts, a financé la recherche sur les armes biologiques, notamment le COVID 19, qui a tué des millions de personnes ? ». L’affaire rebondira peut-être sur les fameux laboratoires US implantés dans le monde et notamment en Ukraine, qui ont fait couler beaucoup d’encres.

Asie Centrale (pays de l’ex espace soviétique), l’USAID s’y implanta après la chute de l’URSS (1992), et organisa plusieurs révolutions colorées ou tentatives avortées de révolution (dont celle des Tulipes au Kirghizistan, 2005). Elle finança un projet d’infrastructure internet dénommé Freenet, devant permettre aux opinions publiques d’avoir accès à une « information libre », pour contourner les médias locaux et publics.

CIA-USAID, de longue date des preuves tangibles ont été données, notamment par des journalistes d’investigations, que la CIA et l’USAID sont liées. Une division par la suite dissoute, mais reformée secrètement par la suite, avait par exemple la tâche de former des policiers et des agents, à la contre-insurrection, aux interrogatoires, aux tortures, et à d’autres méthodes. Elle fut à l’œuvre notamment en Amérique du Sud ou en Afrique (années 60-80). Démasquée, elle fut ensuite dissoute officiellement, mais reformée, notamment au moment de l’invasion de l’Irak. Des pistes existent sur son travail en Ukraine (Marioupol, été 2014). Des journalistes américains dénoncèrent aussi la participation de l’USAID, dans des coups fourrés en Bolivie (années 2000), à Cuba (2010-2012), au Venezuela, en Équateur, au Nicaragua, au Panama, dans divers micros états des Caraïbes. Des faits avérés de la guerre psychologique ont été aussi révélés, sans parler de nos dénonciations précoces (à DONI, puis au Donbass Insider, et enfin à International Reporter), de l’action de l’USAID à travers le Reader’s Digest, Slate ou Street Press en France (2015-à nos jours).

Cuba (2009-2014), l’USAID fut démasquée pour avoir lancée une opération de déstabilisation du régime de Cuba, sous la direction de la CIA. L’affaire, là encore fut enterrée sous la présidence d’Obama.

Dilapidation (2017-2025), à l’arrivée du Président Trump pour son deuxième mandant, l’USAID a été accusée de dilapider l’argent public. Une enquête mis en exergue 12 projets, pour 400 millions de dollars US. Parmi eux le support à l’idéologie LGBT, des projets de culture du pavot en Afghanistan, ou encore des projets économiques visant à remplir les poches d’entreprises US, via divers pays. L’administration de Trump a parlé ses jours de « corruption et de fraudes massives ».

Effet Boomerang (système mafieux), les aides de l’USAID ne furent jamais dépensées sans qu’un objectif américain concret soit atteint par la suite. L’une des techniques les plus usitées par l’agence était l’emploi de compagnies et firmes privées, dans l’accomplissement de missions locales et de projets. Par cette méthode, les contrats furent en réalité distribués non pas à des entreprises locales, mais souvent US, avec des coûts prohibitifs et des factures gonflées. La presse américaine dénonça en vain le fait qu’au moins 40 % de l’argent dépensé par l’agence en Afghanistan, revenait dans la poche de complices américains, d’entreprises, choisis par l’USAID sans contrôle, ni barrage. Ces faits furent observés de manière encore plus honteuse en Irak, mais aussi en Ukraine. Pour ce dernier pays, l’USAID a par exemple financé des « volontaires occidentaux », ayant monté des entreprises privées, pour évacuer des civils des zones du front. En réalité, le financement de locaux aurait été largement suffisant et plus efficace. En Irak, la presse US dénonça le fait que 5 des entreprises choisies dans des contrats juteux (plus de 600 millions de dollars), avaient des propriétaires tous amis du Président américain Bush…

Équateur (années 80), L’USAID fut démasqué pour des opérations de pots de vins et de corruption visant à acheter quelques dizaines de politiques et hauts-fonctionnaires péruviens. L’affaire fut rapidement enterrée sous la présidence de Reagan.

Eugénisme et stérilisation de masse (au Pérou, dans les années 60-90), pendant 3 décennies l’USAID finança des campagnes de stérilisation massive au Pérou. Le scandale éclata à la fin des années 90 (1997-1998). Des pressions furent faites par des ONG, des activistes au Pérou et des politiciens américains pour faire cesser ces financements. Le congrès vota l’amendement Tiahrt (1998), une commission enterra l’affaire en concluant (malgré les preuves) que l’USAID n’avait pas financé les fameuses stérilisations. Le nombre de victimes est inconnu, mais se comptent en dizaines de milliers.

France, l’USAID, selon les révélations du site Géopolitique Profonde (10 février 2025), l’USAID œuvrait puissamment en France, avec des dizaines d’ONG et d’organisations financées au nez et à la barbe des Français incrédules (182 ONG). Mais ce que révèle GP est encore plus grave, car l’AFP, agence de presse publique française reçoit également des fonds, à la hauteur annuelle de 447 000 euros. Slate, Street Press ou encore le Reader’s Digest sont d’autres exemples, il faudra attendre des listes de « journalistes français » qui auront depuis des décennies touchés des subsides. Le Reader’s Digest fut dénoncé et démasqué par Noam Chomsky et Edward Herman pour ses liens avec la CIA (2008).

Freenet/Hyphanet (2000-à nos jours), un projet d’un réseau internet anonyme et censé être « garant de la liberté d’expression ». Freenet fut détourné par l’USAID dans des opérations de manipulations des opinions publiques, notamment observées en Asie Centrale, et dans d’autres parties du monde.

Géorgie (1992-2024), là encore la Géorgie fut l’un des champs d’action de l’USAID qui finança des centaines d’ONG, la Révolution des Roses (2003), des partis politiques atlantistes et pro-américains, et jusqu’aux campagnes électorales de certains partis (2012-2013, 2019, 2024).

Journalistes (2025), lors de l’éclatement du scandale de l’USAID, il fut révélé que l’organisation finançait pas moins de 6 200 journalistes dans le monde, 707 faux médias non étatiques, 279 sociétés civiles écrans permettant de financer d’autres médias. Le budget qui était prévu rien que pour l’année 2025 était de plus de 268 millions de dollars US… et cela dure depuis des décennies. Cependant, dès le scandale des révélations des Wikileaks, Julian Assange dénonçait déjà le financement souterrain de plus de 9 000 journalistes dans le monde (2006). Plusieurs centaines de journalistes français seront certainement bientôt démasqués. Parmi les pistes, de journalistes ayant fait l’apologie de l’USAID, de l’Open Society ou de la NED, citons deux noms avérés, les journalistes français Sébastien Gobert, et Paul Gogo.

Pays cibles (stratégie), les pays cibles sont ceux où les USA veulent finalement prendre le contrôle, détruire et mettre en coupe réglée. Parmi ces pays, la Russie fut travaillée au corps par l’USAID pendant 20 ans, avant d’en être fermement expulsée. La Bolivie fit aussi de même après 30 ans d’actions souterraines de l’USAID (1983-2013). Cependant, la candidate de l’opposition, Jeanine Anez, immédiatement après son arrivée au pouvoir (2019-2020), demanda à l’USAID de revenir dans le pays… D’autres pays sont dans cette catégorie notamment le Liban, qui est travaillé au corps de longue date. L’une des missions était d’ailleurs d’y détruire ce qui restait de l’influence française (datant du Mandat de 1919). D’autres pensent que l’étape suivante sera la destruction du pays pour son intégration dans Israël. L’USAID réussit même à mettre un pied dans un pays pourtant aussi hostile que Cuba (2009-à nos jours).

Pays manipulés (stratégie), les pays manipulés sont des pays en principe alliés des USA, mais dont il faut verrouiller le contrôle US. Dans certains cas, l’USAID s’y trouve installée officiellement, comme au Royaume-Uni, dans d’autres comme la France, des succursales de l’USAID, de la NED, ou même l’Open Society de George Soros s’occupent du même travail. L’argent utilisé est ici employé à corrompre les médias, financer des journalistes, des faux médias, des médias de la guerre psychologique. Certains peuvent d’ailleurs être des médias créés par la CIA, comme Radio Free Europe (Radio Liberty). En France des organismes ou médias comme le Reader’s Digest, Slate.fr ou Street Press (pour ce dernier via l’Open Society) sont des exemples très concrets.

Pays occupés (stratégie), les pays occupés sont ceux qui ont été détruits et sont passés sous contrôle des USA par divers moyens. Le but de l’USAID est ici très différent. Les missions sont de former une élite locale supplétive, de convaincre les populations occupées et de maintenir dans la société une emprise, la plus forte possible. Dans un deuxième volet, l’USAID permet aussi la mainmise sur des marchés locaux. Les pays qui subirent ces manipulations sont nombreux, l’Afghanistan (2001-2021), l’Irak (2003-à ce jour), l’Ukraine (2014-à ce jour), et bien d’autres. Les fonds sont utilisés au recrutement de personnels locaux, à la formation de ces derniers, par exemple des fonctionnaires de police.

Pays stratégiques (stratégie), les pays stratégiques sont des états forts et comptant sur la scène internationale, qui sont des objectifs majeurs des USA. Ne pouvant être ni manipulés, ni détruits, ni assujettis, la stratégie consiste ici à y maintenir la plus forte influence possible. L’idée est d’ailleurs issu de celle de la Guerre Froide, à savoir l’occupation du terrain. Parmi ces pays certains peuvent par ailleurs être membres des BRICS, c’est le cas du Brésil. Depuis 2022, des rumeurs de financements illégaux s’étaient répandus dans ce pays, dans le but d’une ingérence au moment des élections de 2022. Une commission d’enquête parlementaire fut même diligentée. Un autre exemple qui pourrait attirer l’attention est celui de l’Argentine.

Pays vitrines (stratégie), certains pays visés par l’USAID ne sont pas réellement des cibles, mais des faire-valoir. Dans ce cas, ces pays servent pour montrer une activité saine de l’agence, autour de l’aide humanitaire et d’un « désintéressement » calculé. Parmi les pays vitrines, citons Haïti, ou encore le cas particulier du Vietnam. Dans ce dernier cas, l’USAID a financé des projets pour tenter de gommer les destructions, problèmes et malfaisances laissés par l’invasion US. C’est ainsi que des fonds furent envoyés pour le déminage, l’assainissement des sols contaminés par l’Agent Orange et le soutien aux victimes (y compris US).

Samantha Power (1970-), dernière présidente de l’USAID sous sa forme ancienne (2021-2025), originaire d’Irlande, née à Londres, sa famille émigra aux USA, Pennsylvanie (1979). Elle fit des études supérieures à Yale, puis fut correspondante et grand reporter (1993-1996). Elle fut recrutée par du Carr Center for Human Rights Policy (1998-2002), et fut élue par le magazine Times comme l’une des personnes les plus influentes du monde (top 100, 2004). Elle passa dans l’équipe d’Obama (2005), conseillère pour la politique étrangère (2008), membre du Conseil de sécurité nationale (2013), poste de ministre et ambassadrice à l’ONU. Elle soutînt les opérations militaires US en Libye, en Syrie, au Yémen et jeta de l’huile sur le feu avec le parti des va-t-en-guerre. Ce fut-elle qui défendit et répandit la fausse nouvelle des « armes chimiques » de Bachar Al Assad (2013). Elle prit parti pour une intervention d’Israël en Palestine, dès 2014. Elle soutînt également la fausse nouvelle du déploiement de troupes russes dans le Donbass (2014), et fut une activiste LGBT constante. Elle prit ensuite des positions contre l’Iran et visant à l’allumer la guerre contre le Yémen (2015-2016). Elle camoufla ensuite les actions des USA en Syrie, en affirmant que la Russie ne luttait pas contre le terrorisme, « mais se livrait à de la barbarie » (2016). Elle tenta d’empêcher la défaite des islamistes et agents US en Syrie, en appelant la communauté internationale à dénoncer « l’agression russe ». Elle contesta le retour par un référendum démocratique de la Crimée à la Russie, et affirma que les Russes et les Syriens bombardaient des civils. Après un passage à vide durant la première présidence de Trump (2017-2021), elle fut nommée à la tête de l’USAID où elle continua ses méfaits jusqu’à ce jour. Elle garda le silence dans le génocide des Palestiniens dans la bande de Gaza (2023). La liste de ses crimes contre l’information et manipulations est sans fin. Dans le cas où le système mondialiste s’écroulerait un jour, elle serait l’une des personnes à envoyer devant un tribunal international, pour répondre de ses crimes (notamment celui de complot dans le but déclencher des guerres, qui fut utilisé contre les dignitaires nazis à Nuremberg).

Venezuela (2002), l’USAID et la CIA organisèrent une tentative de coup d’État contre Hugo Chavez au Vénezuela. Le projet capota et comportait plusieurs hypothèses, dont l’organisation d’une révolution colorée, l’infiltration et corruption d’élites proches du pouvoir, et jusqu’à l’assassinat du chef d’État vénézuélien. L’affaire fut exhumée par les Wikileaks de Julian Assange (2006), et fut là encore enterrée, sous la présidence de George W Bush.

Ukraine (1992-2022), l’USAID s’installa dans le pays immédiatement à son indépendance (1992). Elle dépassa la somme faramineuse de 1,8 milliards de dollars, tandis que Victoria Nuland avouait que le Maïdan et les opérations américaines avaient coûté 5 milliards de dollars (février 2015). L’USAID créa un certains nombres d’ONG, de fonds privés, de fondations dont le rôle était d’insuffler cet argent dans le pays, dans le but de corrompre, de soudoyer ou de manipuler. Elle finança des fondations, dont celle d’Arseni Iatseniouk, qui devînt Premier ministre après le Maïdan, ou encore des partis politiques, y compris bandéristes, des associations « pour la jeunesse », également bandéristes (dont les scouts du Plast), ou même des projets de formations pour les politiques et fonctionnaires ukrainiens (comme le programme FAIR). Son rôle dans la Révolution Orange et le Maïdan ne font aucun doute, non plus que dans celui du déclenchement de la guerre dans le Donbass. L’USAID finança même certains des bataillons de représailles dans le Donbass, dont le bataillon Roukh Oporou.

IR
Laurent Brayard - Лоран Браяр

Laurent Brayard - Лоран Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l'armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

1 Comment Laisser un commentaire

  1. Bonjour Laurent
    Espérons que cette organisation mafieuse qu’ est l’ USAID soit mise hors d’ état de nuire définitivement et que les responsables soient recherchés et punis très sévèrement . Réjouissons-nous que le guignol du régime fantoche de Kiev ne bénéficie plus , pour l’ instant, de cette manne financière !Au fait il s’ est fait traiter de dictateur par le président Trump ,et il l’ a mal pris le petit comédien de Kiev !!!
    Il sera très intéressant effectivement d’ avoir les noms des journalistes français bénéficiaires de cette aide nauséabonde. L’ USAID et toutes les ONG de ce type ne sont pas les bienvenues sur notre territoire .

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