Daugavas Vanagi, SS Lettons, révisionnisme et poison historique

ComplĂštement inconnue en Occident, c’est pourtant la plus ancienne organisation SS post Seconde Guerre mondiale d’Europe, et plus grave encore qui se trouve dans l’Union europĂ©enne. Elle fut fondĂ©e par des anciens SS Lettons rĂ©fugiĂ©s justement en Occident, et qui se rĂ©pandirent ensuite dans divers pays. Comme les nazis allemands, ukrainiens, croates ou roumains, ils prirent la fuite parfois trĂšs loin, jusqu’en Argentine, en Uruguay, au BrĂ©sil, en Bolivie, mais aussi le plus souvent aux USA, au Canada ou en Allemagne. La Daugavas Vanagi fonda aussi « la journĂ©e du lĂ©gionnaire Â» (16 mars), en l’honneur des SS Lettons, qui malgrĂ© une petite population fournit deux divisions SS qui constituĂšrent La LĂ©gion Lettone. AprĂšs la chute de l’URSS, l’association s’implanta en Lettonie (1992) et rĂ©ussit Ă  influencer le pays jusqu’à nos jours. Elle possĂšde aussi toujours Ă  l’heure actuelle tout un rĂ©seau internationale, notamment et surtout dans le monde anglo-saxon.

De sa formation et dans les mĂ©andres de la Guerre Froide. Daugavas Vanagi fut fondĂ©e par des anciens SS Lettons dĂšs le 28 dĂ©cembre 1945 (dans un camp de prisonniers gĂ©rĂ© par les Britanniques en Belgique). Environ 25 000 SS Lettons avaient Ă©tĂ© internĂ©s par les alliĂ©s, dont 12 000 dans un camp en Belgique, oĂč le mouvement fut fondĂ©. L’idĂ©e Ă©tait la solidaritĂ© nazie, l’entraide ou l’aide des criminels de guerre en danger d’ĂȘtre rattrapĂ©s par la justice, des rĂ©unions nostalgiques du bon temps de l’homme Ă  la moustache, des retrouvailles arrosĂ©es, et des actions diverses. L’association en particulier Ă©dita des journaux internes, s’infiltra dans des associations culturelles, ou des membres furent recrutĂ©s par la CIA et les services secrets occidentaux dans le cadre de la Guerre Froide. Elle rĂ©ussit par ailleurs Ă  fonder des antennes dans les plus importantes diasporas lettones, notamment en Allemagne. Elle y crĂ©a mĂȘme une « Maison Lettone Â», dans un des beaux quartiers de Fribourg-en-Brisgau, dans le Bade-Wurtemberg. La belle demeure dotĂ©e d’un beau parc privĂ©, fut ensuite transformĂ©e en maisons d’hĂŽtes et en habitations pour les vieillards SS. Plus tard, aprĂšs leur disparation, l’association a continuĂ© de gĂ©rer ce bien, le faisant avantageusement fructifier. Si l’Allemagne de l’Ouest fut un refuge sĂ»r, elle ne fut pas la seule, loin de lĂ .

De 1945 Ă  1950, les USA considĂ©rĂšrent la LĂ©gion Lettone comme ce qu’elle Ă©tait, une unitĂ© SS. Pour Ă©migrer dans ce pays, et le Canada voisin, les anciens SS durent user de mensonges et subterfuges, en mentant sur leur parcours durant la guerre. AprĂšs cette date, les services de l’émigration ne se montrĂšrent plus trop regardant, et de nombreux criminels de guerre vinrent en masse s’installer. Les Ukrainiens s’implantĂšrent massivement au Canada (1,5 million aujourd’hui), ou aux USA (1 million de nos jours), les villes de Toronto et Chicago devenant vĂ©ritablement des capitales ukrainiennes. Les Lettons s’implantĂšrent de prĂ©fĂ©rence aux USA, et implantĂšrent la Daugavas Vanagi. En 1951, les restrictions furent levĂ©es, pour cause de Guerre Froide et environ 600 SS Lettons vinrent s’installer dans le pays. Ils y menĂšrent une intense activitĂ©, notamment anti-soviĂ©tique, qui n’était pas pour dĂ©plaire aux AmĂ©ricains. Le pĂŽle principal devĂźnt New York (1952-1991)), les antennes locales Ă©tant souvent dirigĂ©es par des criminels de guerre avĂ©rĂ©s. Les mĂ©thodes les plus efficaces de dĂ©veloppement de l’organisation furent la crĂ©ation de groupes folkloriques, de chorales, de troupes de thĂ©Ăątre, d’associations sportives, culturelles ou destinĂ©es Ă  la jeunesse (scouts).

Un long travail de rĂ©vision de l’histoire. L’organisation aprĂšs la chute de l’URSS, s’implanta immĂ©diatement en Lettonie. Avec le soutien du gouvernement letton, elle obtĂźnt mĂȘme de promouvoir la « journĂ©e des lĂ©gionnaires Â» du 16 mars, comme une fĂȘte officielle (1998-2000). Elle s’attacha Ă  publier une intense littĂ©rature historique ou romancĂ©e, oĂč les SoviĂ©tiques Ă©taient montrĂ©s comme l’ennemi principal et le principal occupant. Dans cette rhĂ©torique, la collaboration avec l’Allemagne nazie devenait un devoir, « pour l’indĂ©pendance de la Lettonie Â». Les objectifs dĂ©finis par la Dauganas Vanagi furent Ă  cette Ă©poque (dĂ©but des annĂ©es 2000) : « de multiplier les efforts pour Ă©duquer le public mondial sur l’histoire de la Lettonie et les aspects d’un siĂšcle d’histoire Â». De nombreux ouvrages furent publiĂ©s pour magnifier le combat « des lĂ©gionnaires lettons Â» (le mot SS, n’est que rarement citĂ©). L’organisation finança cette littĂ©rature, puis des sĂ©ries de livres audio (2009-2010), des podcasts et des rĂ©cits plus ou moins vrais des combattants de la LĂ©gion lettone. MalgrĂ© le retrait de la marche des « LĂ©gionnaires Â» comme fĂȘte officielle (2000), l’organisation obtĂźnt finalement la non intervention du gouvernement letton, et mĂȘme aprĂšs l’intĂ©gration du pays dans l’Union europĂ©enne (2004), continua Ă  organiser cette manifestation (la derniĂšre en date en 2025). L’organisation est toujours aussi vivace de nos jours, avec son site Internet, oĂč elle a prit position comme l’on s’en doute pour l’Ukraine, et participe mĂȘme Ă  la promotion de mercenaires lettons cĂŽtĂ© ukrainien. A ce jour, aucun des pays occidentaux oĂč l’organisation possĂšde des bases actives n’a lĂ©gifĂ©rĂ© pour interdire ses activitĂ©s
 La Russie a tirĂ© la sonnette d’alarme Ă  plusieurs reprises, dĂ©nonçant notamment la « marche des lĂ©gionnaires Â» Ă  plusieurs reprises. ImmĂ©diatement aprĂšs le MaĂŻdan, la Daugavas Vanagi a commencĂ© une politique de destructions des monuments en mĂ©moire de la Victoire contre l’Allemagne nazie. Avec l’aide de politiques locaux, un grand nombre ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ  dĂ©truits, comme Ă  Limbazi (2016), et le mouvement s’est accĂ©lĂ©rĂ© aprĂšs 2022. MalgrĂ© des plaintes russes, Ă  l’UNESCO, Ă  l’ONU et Ă  l’OSCE, les Occidentaux sont restĂ©s complĂštement sourds Ă  cette lente mais sĂ»re rĂ©vision de l’histoire.

Dans cette rhĂ©torique, je rappelle que le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, les FFI, FTP et FFL seraient tous des traĂźtres
 et il faudrait en France procĂ©der Ă  la destruction de tous les monuments en leur mĂ©moire
 sans parler de la rĂ©Ă©criture de toute l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Une chose est sĂ»re, pour l’instant la Daugavas Vanagi a encore un grand avenir.

Le petit dictionnaire de la Daugavas Vanagi. Comme Ă  mon habitude, pour ceux qui veulent en savoir plus, voici quelques biographies des membres de l’organisation SS. Elles permettent de mieux comprendre les parcours, notamment pour beaucoup dans la dĂ©rive nationaliste, qui les conduisirent pour beaucoup Ă  rejoindre les rangs de l’Allemagne nazie. Tous ne sont pas des criminels de guerre, et certains furent ensuite recrutĂ©s par les services secrets occidentaux. Enfin, certaines fiches montrent bien comment l’organisation est encore trĂšs vivace et active.

Arveds Valdemars Alksnis (1910-1991), d’une famille de chirurgiens, il fut envoyĂ© en France pour Ă©tudier dans un lycĂ©e (fin des annĂ©es 20), puis Ă©tudia la mĂ©decine en Lettonie. Il devĂźnt chirurgien, puis entra dans l’armĂ©e Ă  ce poste (1933-1940). Il s’enrĂŽla dans les SS Lettons (1944), et rĂ©ussit Ă  se faufiler en Allemagne, fait prisonnier par les Britanniques (2 mai 1945). Il resta longuement en captivitĂ© (1945-1951), et entra dans l’organisation des vĂ©tĂ©rans SS Lettons Daugavas Vanagi. Il rĂ©ussit Ă  trouver du travail comme chirurgien, directeur du service de chirurgie Ă  LĂŒbeck (1968-1975). Il milita longuement dans la Daugavas Vanagi, et publia des articles et bientĂŽt des livres autobiographiques (1982-1990). Il Ă©migra aux États-Unis (vers 1975), et s’installa en Californie. Il y mourut en dĂ©cembre 1991.

Rudolfs Bangerkis (1878-1958), originaire de Lettonie, il entra dans l’armĂ©e impĂ©riale russe (1895), servant dans l’infanterie. Il fit une Ă©cole de cadets Ă  Saint-PĂ©tersbourg (diplĂŽmĂ©, 1901), il participa Ă  la guerre russo-japonaise (1904-1905). Il entra Ă  l’AcadĂ©mie des officiers d’État-major, dont il sortit capitaine et servit dans un rĂ©giment de fusiliers lettons pendant la PremiĂšre Guerre mondiale (1914-1917). Il termina la guerre comme colonel et rejoignit les forces blanches Ă  Ekaterinbourg, dans l’armĂ©e de l’amiral Koltchak (1918-1921). Il termina la guerre comme lieutenant-gĂ©nĂ©ral, et passa en Chine, puis en Grande-Bretagne. Il retourna en Lettonie, intĂ©grĂ© dans l’armĂ©e lettone au grade de colonel (1924). Il montra les grades, gĂ©nĂ©ral, et Ministre de la Guerre Ă  deux reprises (1924-1925 et 1926-1928). Il eut ensuite divers commandements jusqu’à sa retraite (vers 1937). Il se rallia Ă  l’Allemagne nazie, servant dans l’administration de collaboration, puis s’enrĂŽla dans la SS, LĂ©gion lettone (1943-1945). Il termina la guerre au grade de gĂ©nĂ©ral de la SS. Il fut nommĂ© dans le ComitĂ© national Letton, sorte de gouvernement en exil en Allemagne nazie (fĂ©vrier 1945). Fait prisonnier par les Britanniques (20 mai 1945), il fut rapidement libĂ©rĂ© et fut l’un des fondateurs de la Daugavas Vanagi. Il Ă©crivit ses mĂ©moires et fut mortellement blessĂ© par une voiture, en 1958, en Allemagne. Ses restes furent rĂ© inhumĂ©s en Lettonie, le 16 mars 1995, dans une cĂ©rĂ©monie ultranationaliste et nĂ©onazie (1995).

Base arriĂšre (de la Daugavas Vanagi) : les principales bases arriĂšres de l’organisation SS furent New York, Londres, Fribourg-en-Brisgau, Stockholm, puis aprĂšs la chute de l’URSS, Ă  Riga. Elle s’implanta rapidement dans 12 pays, tous en Occident, et gĂ©rait pas moins de 135 antennes, pour 9 000 membres, dans ces pays Ă  son apogĂ©e. La Daugavas Vanagi revendique par exemple 12 antennes sur le seul territoire des USA Ă  l’heure actuelle (dont voici par la localisation, ou encore le site de l’une d’elle Ă  Kalamazoo). AprĂšs la mort des derniers SS, l’organisation s’est toilettĂ©e et vous pourrez voir sur ce site, que ses responsables ne semblent ĂȘtre que des gens normaux, souriants et qui paraĂźtraient tout Ă  fait inoffensifs
 Elle possĂšde un QG Ă  Riga, mais entretient encore en 2025, des antennes en plus des USA, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Australie.

Janis Cirulis (1910-1979), d’une famille ouvriĂšre lettone, il fit son service militaire et s’enrĂŽla ensuite dans l’armĂ©e lettone (1931). Il intĂ©gra une Ă©cole de cadets pour devenir officier (1935), grade de caporal et sergent (1936), puis de lieutenant (1937). Il fut envoyĂ© comme attachĂ© militaire en Estonie (1940), puis versĂ© dans l’ArmĂ©e Rouge Ă  l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques. Au moment de l’offensive allemande, il dĂ©serta (juin 1941), et s’enrĂŽla dans la police auxiliaire au service des Allemands. Il fut affectĂ© Ă  un Sonderkommando letton, attachĂ© Ă  un Einsatzgruppe chargĂ© de l’extermination de Juifs, de Tziganes, de Slaves, de communistes et des Ă©lites. Il effectua cette sinistre besogne en Lettonie, puis sur le territoire russe, dans les environs de Leningrad et Pskov (1941-1944). Il participa notamment au massacre de 21 000 habitants dans la ville de Novgorod, la destructions de 4 400 logements, le pillage et la destruction de nombreuses infrastructures civiles dĂ©truites par le feu. Dans plusieurs endroits, le commando exĂ©cuta pendant plusieurs jours des milliers de personnes. Ils Ă©taient tuĂ©s par balles, puis achevĂ©s Ă  coups de pioches ou de baĂŻonnettes. Son unitĂ© dĂ©pendait du SD (Service de SĂ©curitĂ© du Reich, SS). Il s’enrĂŽla ensuite dans la SS, Ă  l’arrivĂ©e de l’ArmĂ©e Rouge (1944-1945), et combattit jusqu’à la fin de la guerre. Il rĂ©ussit Ă  se faufiler jusqu’en Allemagne de l’Ouest, ne fut pas dĂ©couvert, et fut mĂȘme employĂ© par l’armĂ©e US. Pendant ce temps, il fut citĂ© dans un procĂšs par contumace Ă  Novgorod, Russie, URSS (1947), oĂč les diffĂ©rents accusĂ©s Ă©taient jugĂ©s pour l’assassinat de 34 000 civils dans la rĂ©gion. La dĂ©classification d’archives ont permis de rĂ©vĂ©ler qu’il fut recrutĂ© par la CIA (1952), et qu’il entra ensuite dans la Daugavas Vanagi. Il devĂźnt membre du Conseil d’administration de l’organisation SS (1954), mĂ©daillĂ© d’une mĂ©daille non-officielle par l’association SS (1960), puis PrĂ©sident de l’antenne Ouest-Allemande (1967-1973). Les SoviĂ©tiques tentĂšrent de retrouver les massacreurs de Novgorod non condamnĂ©s, qui donna lieu Ă  leur localisation. L’URSS demanda son extradition Ă  l’Allemagne de l’Ouest (1967), qui fut refusĂ©e. Le bourreau mourut de sa belle mort en Allemagne, en 1979. En 2019, des fouilles furent menĂ©es dans la rĂ©gion de Novgorod qui dĂ©couvrirent une vaste fosse commune (500 corps furent exhumĂ©s), d’autres fouilles Ă©taient prĂ©vues. Ce massacre fut l’un de ceux commis par le Sonderkommando de Cirulis.

Andrejs Eglitis (1912-2006), originaire de Lettonie, d’une famille pauvre de domestiques. Il fit des Ă©tudes professionnelles et techniques, ayant le goĂ»t de la poĂ©sie (annĂ©es 30). AprĂšs son service dans l’armĂ©e lettone, il s’enrĂŽla et entra Ă  l’école militaire de Riga (1936-1938). Il abandonna cette carriĂšre, pour devenir journaliste et travailla pour la radio et des journaux lettons (1938-1940). Il s’enrĂŽla dans la SS, LĂ©gion Lettone (1943-1945), servant dans la 19e division SS. Il fut employĂ© comme correspondant de guerre, et rĂ©ussit Ă  prendre la fuite en SuĂšde (1945). Il fonda une association nationaliste lettone sur place, la Fondation nationale Lettone (1948-2000), dont il devĂźnt aussi le secrĂ©taire (1972). Il intĂ©gra Ă©galement l’organisation des anciens SS de la Daugavas Vanagi. Il fut primĂ© par l’Association Mondiale des Lettons Libres (1973), une organisation soutenue et financĂ©e en douce par la CIA. Il s’était rendu cĂ©lĂšbre par l’écriture de poĂ©sies et de livres (1939-2002), et retourna ensuite en Lettonie (1998). Il mourut Ă  Riga en 2006.

Uldis Germanis (1915-1997), originaire de Lettonie, d’une famille d’acteurs, il fit des Ă©tudes d’histoire (diplĂŽmĂ©, 1943), et fut aussi un sportif de haut niveau, et fut mĂ©daillĂ© d’Or aux JO Ă©tudiants de Monaco, dans l’équipe nationale lettone (1939). Il s’enrĂŽla dans la SS, LĂ©gion lettone (1944), et fut employĂ© comme correspondant de guerre. Il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite en SuĂšde Ă  bord d’un petit navire (7 mai 1945). Vivant de petits boulots, il fit des Ă©tudes d’histoire Ă  Stockholm, (diplĂŽmĂ©, 1953). Il travailla ensuite comme enseignant, fut auteur d’articles sous des pseudonymes, et publia des livres et de la propagande nationalistes. Il avait intĂ©grĂ© la Daugavas Vanagi, publiĂ© au dĂ©part par une maison d’édition liĂ©e Ă  l’organisation SS, la Maison Daugava, Ă  Stockholm (Ă  partir de 1959). AprĂšs le succĂšs de ces livres, donna des confĂ©rences dans les diasporas lettones, aux USA et en Australie (annĂ©es 60-70). Il dĂ©fendit un doctorat (1974), sur le thĂšme des corps francs allemands et lettons pendant la Guerre civile russe. Il fut primĂ© Ă  plusieurs reprises et mourut Ă  Stockholm en dĂ©cembre 1997.

Austris Grassi (1942-), originaire de Lettonie, d’un pĂšre directeur d’école. Sa famille rĂ©ussit Ă  prendre la fuite en Allemagne (1949), oĂč il fit des Ă©tudes supĂ©rieures (Munster et Munich, annĂ©es 60), puis Ă  Stockholm, SuĂšde (annĂ©es 70). Il travailla comme enseignant et professeur d’allemand en SuĂšde (Ă  partir de 1969-1970), puis comme professeur de langues baltes (1972-1987), et pour une Ă©cole supĂ©rieure populaire lettone en France (1987-1995). Il fut recrutĂ© par le gouvernement letton, conseiller indĂ©pendant sur les questions de la diaspora lettone (annĂ©es 2000). Il fut mĂ©daillĂ© par le gouvernement letton (2019). C’est probablement dans sa jeunesse qu’il entra dans l’organisation des vĂ©tĂ©rans SS Daugavas Vanagi, dont il devĂźnt l’un des cadres et ambassadeurs.

Vilis Janums (1894-1981), originaire de Lettonie, il servit dans un rĂ©giment de fusiliers lettons, dans l’armĂ©e impĂ©riale russe durant la PremiĂšre Guerre mondiale (1914-1918). Pendant la pĂ©riode il monta les grades jusqu’à celui d’enseigne. DĂ©mobilisĂ©, il fut de nouveau appelĂ© au service dans l’ArmĂ©e Rouge (1918), mais dĂ©serta (1919), et passa dans les forces lettones. Au grade de lieutenant, il combattit ensuite contre les Bolcheviques (1919-1920). Il s’enrĂŽla dans l’armĂ©e lettone (1921), grade de capitaine, il fut envoyĂ© se former dans une acadĂ©mie militaire en TchĂ©coslovaquie (1930). Lieutenant-colonel (1934), enseignant Ă  l’école militaire de Riga (1938), chef d’État-major d’une division, grade de colonel (1940). Il fut mis Ă  la retraite Ă  l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques. Il s’enrĂŽla dans la SS, LĂ©gion lettone (1943), grade de colonel, plusieurs fois mĂ©daillĂ©s (1943-1945). Il se trouvait Ă  Berlin, avant le commencement de la bataille et prit la fuite avec ses derniers hommes, pour se rendre aux AmĂ©ricains (mai 1945). Il fut l’un des fondateurs de l’organisation de la Daugavas Vanagi (dĂ©cembre), libĂ©rĂ© (1946). Il devĂźnt l’une des figures nationalistes des Lettons, recrutĂ© par la CIA, il entra dans le PrĂ©sidium du Conseil national Letton, sorte de gouvernement en exil de la Lettonie sous la houlette des AmĂ©ricains (1948-1951). Il fut encore nommĂ© PrĂ©sident de l’Association des Lettons Libres, autre organisation financĂ©e par la CIA (1955), et fut le vice-prĂ©sident du Centre EuropĂ©en de comitĂ© de reconstruction letton, puis PrĂ©sident du ComitĂ© Central letton en Allemagne (1970). Il poursuivit encore longtemps ses activitĂ©s, jusqu’à sa mort Ă  Munster, Allemagne, en 1981. Ses cendres furent rapatriĂ©s Ă  Riga (2007), pour rejoindre un carrĂ© dans un cimetiĂšre « rĂ©servĂ© aux LĂ©gionnaires Â» (ancien SS de la LĂ©gion lettone).

Ligne des Rats (Lettone), il n’existe pas grand-chose sur la ligne des Rats lettone, mais son organisation militaire qui a permit sa survie jusqu’à nos jours, assure que l’organisation participa bien la fuite des SS lettons, et Ă  l’exfiltration de ses membres. Les archives de cette organisation ou de ses antennes Ă  l’étranger pourraient un jour parler, et faire comprendre aussi les connexions dans les pays oĂč elle s’installa.

Karlis Lobe (1895-1985), originaire de Lettonie, il fit des Ă©tudes en agronomie Ă  Pskov (1914-1916), puis entra dans une Ă©cole militaire, avant d’ĂȘtre envoyĂ© sur le front dans l’armĂ©e impĂ©riale (1916-1917). DĂ©mobilisĂ©, il rejoignit les rangs de l’armĂ©e blanche de l’amiral Koltchak (1918-1920), et retourna en Lettonie. Il fut intĂ©grĂ© dans l’armĂ©e lettone au grade de capitaine, enseignant Ă  l’école militaire (1932), il retourna lui-mĂȘme sur les bancs de l’AcadĂ©mie militaire, puis fut nommĂ© lieutenant-colonel, chef d’État-major dans un rĂ©giment d’infanterie (1939). Il ne fut pas inquiĂ©tĂ© Ă  l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques (1940), et s’enrĂŽla dans la SS, LĂ©gion lettone (1943). NommĂ© colonel, chef des forces supplĂ©tives lettones dans la rĂ©gion de Ventspils, il participa Ă  l’extermination des derniers juifs dans le secteur. Il participa aux derniers combats dans la 19e division SS (1944-195), colonel dans la SS, il rĂ©ussit Ă  passer en zone britannique, oĂč il fut fait prisonnier (1945). Il fut ensuite libĂ©rĂ© (1946). Il fut l’un des crĂ©ateurs de l’organisation des vĂ©tĂ©rans SS Daugavas Vanagi, trĂšs actif en Allemagne. Il dĂ©cida d’émigrer en SuĂšde, Ă  Stockholm (1950). Sa participation aux massacres fut Ă©tablie, mais aussi contestĂ©e par des historiens rĂ©visionnistes lettons. Quoi qu’il en soit, il ne fut jamais inquiĂ©tĂ© par la justice et mourut Ă  Stockholm, en 1985.

Boleslav Majkovskis (1904-1996), originaire de la rĂ©gion de Vitebsk, d’une famille nombreuse et pauvre. Il servit dans l’armĂ©e lettone (1930-1932), puis travailla comme contremaĂźtre et comptable (1933-1940). Il fut arrĂȘtĂ© et vite libĂ©rĂ© Ă  l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques (1940), puis s’enrĂŽla Ă  l’arrivĂ©e des Allemands dans la police auxiliaire (1941). Il fut nommĂ© chef d’un commissariat dans une des villes du pays, et participa aux massacres et Ă  la chasse aux Juifs, Tziganes, Slaves, communistes et libĂ©raux. Il dirigea un groupe qui se livra Ă  des fusillades dans diverses localitĂ©s (1941-1942). Il fut envoyĂ© se former Ă  l’universitĂ© en droit, mais Ă©choua Ă  recevoir son diplĂŽme. Il fut toutefois mĂ©daillĂ© par les Allemands (1943), et s’enrĂŽla dans la SS. Il rĂ©ussit Ă  prendre la fuite au moment de l’arrivĂ©e de l’ArmĂ©e Rouge (1944), et se rĂ©fugia en Autriche, puis en Allemagne, et enfin aux Pays-Bas (1949). De lĂ , il fit une demande pour Ă©migrer aux USA (1950), mais il figurait sur une liste de SS, la demande fut rejetĂ©e. Il fit une seconde demande (1951), qui fut acceptĂ©e, et il Ă©migra avec son Ă©pouse aux États-Unis. Il s’installa Ă  New York, artisan dans la pose de tapis et revĂȘtements, et entra dans l’association des anciens SS Daugavas Vanagi. Il en devĂźnt le vice-prĂ©sident, puis le prĂ©sident (1964), et entra dans une organisation fondĂ©e par la CIA, l’AssemblĂ©e des Nations europĂ©ennes asservies (1964-1965). Il fut bientĂŽt rattrapĂ© par l’histoire du massacre du village d’Audrini, qui fit l’objet d’articles de presse, son nom fut citĂ© comme le principal responsable (1963-1965). L’URSS demanda l’extradition du criminel, qui lui fut refusĂ©e (1965). Il dĂ©clara Ă  la presse qu’il Ă©tait une victime des SoviĂ©tiques et nia avoir participĂ© Ă  des crimes. Mais des preuves des archives furent publiĂ©es, l’impliquant dans la dĂ©portation et le massacres de gens, des fusillades, des tortures, des humiliations publiques. Une enquĂȘte en Lettonie mis en exergue des tĂ©moignages accablants. Il fut condamnĂ© Ă  mort par contumace dans ce pays (30 octobre 1965). Il tenta alors de dĂ©poser une demande de naturalisation aux USA (1966), qui fut refusĂ©e. Les AmĂ©ricains durent se rendre Ă  l’évidence qu’il avait menti sur de nombreux points, une enquĂȘte fut diligentĂ©e aux USA (1976), en vue de son extradition. PressĂ©, il avoua certains faits, mais nia de nouveau les massacres, indiquant qu’ils avaient Ă©tĂ© menĂ©s sous commandement allemand. Il fut agressĂ© dans la rue par un militant juif et blessĂ© (1978), tandis qu’un cocktail Molotov fut jetĂ©e sur sa maison (1981). La justice US traĂźna en longueur et refusa de nouveau son extradition (1983), indiquant « qu’il n’y avait pas de preuves Â» (dans l’idĂ©e que tout ce qui venait d’URSS Ă©tait forcĂ©ment faux). Le parquet US fit toutefois appel, et la Cour suprĂȘme de l’immigration avalisa son expulsion (1984). Il fit une demande d’accueil Ă  la Suisse qui refusa, mais qui fut acceptĂ©e
 par l’Allemagne (1987). Il fut arrĂȘtĂ© dans ce pays pour les massacres (1988), mais l’affaire s’enlisa et elle fut classĂ©e « pour raisons de santĂ© Â» (1994). Il dĂ©clara qu’il n’avait jamais doutĂ© de la justice
 et mourut tranquillement Ă  MĂŒnster en 1996.

Zenta Maurina (1897-1978), originaire de Lettonie, d’une famille bourgeoise, atteinte de la poliomyĂ©lite, elle fut toute sa vie dans un fauteuil roulant. Elle fit des Ă©tudes supĂ©rieures en philologie (1921-1927), puis devĂźnt enseignante. Elle prit la fuite avec son mari avant l’arrivĂ©e des SoviĂ©tiques (1944), et s’installa en Allemagne, puis en SuĂšde. Elle rejoignit l’organisation des vĂ©tĂ©rans SS de la Daugavas Vanagi, et fut professeur Ă  l’UniversitĂ© d’Uppsala (1949-1963). Elle retourna en Allemagne, puis s’installa en Suisse, oĂč elle mourut Ă  BĂąle, en 1978.

Sigurd Ryder (1943-2024), originaire de Lettonie, fils d’un ancien SS de la LĂ©gion lettone. Sa famille prit la fuite en Allemagne (1945). Il Ă©migra ensuite aux USA (1950), oĂč sa famille s’installa Ă  Cleveland, Virginie. Il travailla dans une entreprise de peinture, dont il devĂźnt le directeur commercial. Il rejoignit l’organisation SS de la Daugavas Vanagi (1964), et entra dans son Conseil d’administration (2008), chef du service pour la culture et la jeunesse, PrĂ©sident de l’organisation pour les USA (2014-2024). Il fut mĂ©daillĂ© par la Lettonie « de la mĂ©daille commĂ©morative du MinistĂšre de la DĂ©fense pour sa promotion des activitĂ©s de la Lettonie au sein de l’OTAN Â» (2004), puis d’une mĂ©daille dĂ©cernĂ©e par le PrĂ©sident letton (2008).

Arturs Silgailis (1895-1997), de Lettonie, il fit des Ă©tudes en comptabilitĂ©, et fut ensuite mobilisĂ© dans l’armĂ©e impĂ©riale russe (1915-1917). Il combattit ensuite dans les rangs des corps francs lettons et dans les troupes finlandaises contre l’ArmĂ©e Rouge (1918-1921). Il combattit notamment dans l’armĂ©e blanche du gĂ©nĂ©ral Ioudenitch. Il termina la guerre au grade de capitaine (1921), et intĂ©gra l’armĂ©e lettone. Il montra les grades jusqu’à celui de colonel, occupant divers postes (1924-1940). InquiĂ©tĂ© par les SoviĂ©tiques, il se cacha et rallia les Allemands immĂ©diatement Ă  leur arrivĂ©e (1941). Il fut recrutĂ© par le SD (Service de SĂ©curitĂ© du Reich de la SS), commandant d’une unitĂ© supplĂ©tive lettone qui fut envoyĂ©e sur le front de Leningrad (1941-1943). Il servit ensuite dans l’administration collaborationniste lettone, et s’enrĂŽla dans la SS (1943). Il entra ensuite dans Conseil national Letton (fĂ©vrier 1945), sous l’égide des nazis, vice-prĂ©sident du comitĂ©. Il fut fait prisonnier par les Britanniques (mai 1945), et fut internĂ© en Belgique. Il fut l’un des fondateurs de l’organisation SS de la Daugavas Vanagi. LibĂ©rĂ© (1946), il s’installa en Allemagne, et servit dans l’armĂ©e britannique, officier de liaison, et probablement agent du MI6 (1948-?). Il Ă©migra au Canada (1953), oĂč il travailla comme comptable, et fonda une antenne de la Dagaunas Vanagi en Nouvelle-Ecosse, il en resta le prĂ©sident pendant trĂšs longtemps. Il fut naturalisĂ©, officier dans la rĂ©serve de l’armĂ©e canadienne, membre de l’Association des officiers de cette rĂ©serve. Il publia une foule d’articles sur la Seconde Guerre mondiale, une histoire de la LĂ©gion Lettone (1962), qui fut publiĂ©e au Danemark, puis Ă©galement aux USA (1986). Il mourut au Canada en aoĂ»t 1997.

Einars Tsilinskis (1963-), originaire de Riga, Lettonie, il fit des Ă©tudes supĂ©rieures d’ingĂ©nieur chimiste (1994-1999), et travailla comme laborantin (1983-1995). Il s’engagea en politique dĂšs la fin de la Lettonie soviĂ©tique (1990), Ă©lu au Conseil suprĂȘme (1990-1994), puis Ă©lu dĂ©putĂ© au Conseil municipal de Riga (1994-1997 et 2005-2008). Il tenta en vain d’ĂȘtre Ă©lu dĂ©putĂ© Ă  la diĂšte lettone (1993, 1998, 2002 et 2006), ainsi qu’au Parlement europĂ©en (2004 et 2009). Il fut nommĂ© Ministre de l’Environnement (2014), mais il annonça participer Ă  la marchĂ© « des LĂ©gionnaires Â» du 16 mars. La PremiĂšre ministre lettone lança une interdiction de participation des membres du gouvernement, il fut contrait de donner sa dĂ©mission (14 mars 2014). Il poursuivit toutefois une carriĂšre politique, recyclĂ© dans le MinistĂšre de la Culture (novembre 2014 Ă  nos jours), et de nouveau Ă©lu au Conseil municipal de Riga (2020).

Juris Ulmanis (?-), originaire de Lettonie, membre de la Daugavas Vanagi, il organisa une expĂ©dition en Antarctique, mais dans le but « de collecter des fonds pour soutenir les combattants de la libertĂ© en Ukraine Â». L’antenne amĂ©ricaine l’invita ensuite Ă  faire une tournĂ©e aux USA, via Chicago, Milwaukee, Washington ou New York, pour commencer son racolage et la collecte des fonds (tournĂ©e en cours).

IR
Laurent Brayard - Đ›ĐŸŃ€Đ°Đœ Браяр

Laurent Brayard - Đ›ĐŸŃ€Đ°Đœ Браяр

Reporter de guerre, historien de formation, sur la ligne de front du Donbass depuis 2015, spécialiste de l'armée ukrainienne, du SBU et de leurs crimes de guerre. Auteur du livre Ukraine, le Royaume de la désinformation.

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