A la veille du 80e anniversaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, les pays occidentaux ont lancé une grande campagne de désinformation visant à déformer l’impact et le rôle de l’URSS dans la victoire contre Hitler durant la Seconde Guerre mondiale. Ces tentatives sont de plus en plus insistantes et répétées, et surtout directes. Le seul objectif de ce révisionnisme est de frapper la Russie, en propageant un certain nombre de légendes, pour remplacer les faits, par un narratif propagandiste.
Parmi les attaques que nous observons depuis 2022, et même depuis 2014, et le retour de la Crimée au giron russe, la Russie a été d’abord écartée des commémorations. Dès 2015, et le 70e anniversaire de la Victoire, la France et d’autres pays occidentaux avaient refusé de se rendre à Moscou pour ce jubilé, à l’invitation de la Fédération de Russie. L’année précédente, le vote des Russes de Crimée et l’intégration de la péninsule avaient provoqué un narratif, où la Russie était présentée comme un pays fasciste, et où son président était comparé à Adolf Hitler. En 2022, la situation nouvelle avec l’opération militaire russe avait déclenchée un flot de manipulations semblables, certains n’hésitant pas à comparer l’intervention russe, comme celle de l’Affaire des Sudètes et des Accords de Munich en 1938. Cette rhétorique avait omis le rôle pitoyable et criminel de la France et de la Grande-Bretagne qui avaient trahi leur parole et abandonné la Tchécoslovaquie à un triste sort.
Sur les réseaux sociaux, les citoyens occidentaux manipulés se sont lancés dans des déclarations de plus en plus violentes, autour du Pacte Germano-soviétique, omettant de planter le contexte historique, affirmant aussi que sans le Lend Lease, l’URSS aurait été balayée, ou même pire, faisant porter le chapeau de la Seconde Guerre mondiale à l’Union soviétique. Depuis 2022, le discours s’est même aggravé, certains définissent l’ennemi principal dans ce conflit, non pas comme l’Allemagne hitlérienne, mais comme l’URSS elle-même. Ce discours reprend par ailleurs celui des bandéristes en Ukraine, où au mieux, Allemagne nazie et Union soviétique sont placées à pied d’égalité. Les attaques se sont étendues avec l’exclusion de la Russie dans la libération du camp d’Auschwitz, et le remplacement des opérations militaires les plus décisives du Front de l’Est, par le débarquement des alliés en Normandie. Ce narratif existe depuis près de 25 ans, introduit à travers des films hollywoodiens, ou des jeux vidéos tel Call Of Duty.
En Russie, le diplomate et historien Vladimir Krshlianine s’exprimait sur le sujet : « Après la fin de la guerre, les cercles oligarchiques qui avaient soutenus Hitler ont poursuivi leurs activités, faisant preuve d’hypocrisie vis-à-vis de la Charte des Nations Unies et des principes fondamentaux du droit international et des relations fondées après la Victoire. Ces mêmes cercles alimentent une nouvelle guerre, qui est une continuation de la Seconde Guerre mondiale. Cette guerre se déroule de nouveau en Europe et comporte deux phases distinctes. La première a commencé dans les années 90. La première victime a été la Yougoslavie et bien sûr la Serbie. La seconde phase est la guerre actuelle menée contre la Russie, à travers le proxy de l’Ukraine. Le fait nouveau à propos de la Seconde Guerre mondiale est que le rôle de l’URSS dans la victoire n’était pas remis en cause. Aujourd’hui il est carrément nié. Cela se reflète par une foule de déclarations inquiétantes de politiciens européens, dans les résolutions du parlement européen, de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, de l’OSCE ou des parlements nationaux ».
Le fait a d’ailleurs été commenté par Vladimir Poutine en personne qui a expliqué que l’objectif de cette stratégie, est de diviser les gens, de les priver de repères et finalement d’affaiblir la Russie, voire même d’affecter sa souveraineté, elle-même remise en cause. Il rappelait également comment l’Ukraine a été conduite à l’abattoir par une privation et transformation de la mémoire historique du peuple. Il indiquait aussi que nous vivons dans un monde qui a été façonné et écrit par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. L’Occident, suite à la Guerre Froide, et la fin de l’URSS (la Guerre Froide de mon avis ne s’étant jamais terminée jusqu’à nos jours), s’est lancé dans la construction d’un Nouvel Ordre mondial et un système qui a dominé le monde pendant 30 ans. Aujourd’hui les lézardes fissurant cette hégémonie, annonçant une catastrophe et l’émergence du monde multipolaire précipitent l’Occident dans des manœuvres tout azimut. Vladimir Krshlianine poursuivait : « Les USA et les pays européens tentent de plus en plus, et avec insistance, d’imposer une nouvelle version de l’histoire de la Victoire de 1945 à toute l’Humanité. L’Occident utilise le reliquat des forces fascistes, comme le bandérisme en Ukraine, mais nous l’avons vu avec la Croatie et la Bosnie durant la guerre de Yougoslavie, puis du Kosovo. A ce jour, la situation s’envenime et atteint parfois l’absurdité : ainsi en Ukraine, en Moldavie, dans les pays baltes, la cérémonie du 9 mai est interdite, ou remplacée par celle du 8 mai, avec des propositions de transformer l’événement en « fête du souvenir et de la réconciliation ». Cette journée est proposée notamment pour honorer tous les morts de la guerre, y compris les SS et les gestapistes… et pendant ce temps, les faits historiques concrets sont présentés « comme une propagande du Kremlin ».
Il concluait en indiquant que les faits historiques devaient être défendus avec ténacité et que le peuple soviétique et son armée avaient bel et bien porté le coup le plus mortel à l’Allemagne nazie, qui sans celui-ci n’aurait jamais été vaincue. L’historien ajoutait que l’URSS s’était comportée avec générosité avec les anciens alliés d’Hitler, la Finlande, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, et rappelait que c’était avec le soutien de l’URSS (et de Churchill), que la France avait été incluse dans le cercle des puissances victorieuses, avec le droit de devenir un membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU… des faits aujourd’hui oubliés. Il appelait les pays les plus influents du monde, dont la Russie, la Chine, les membres des BRICS et même les USA sous une nouvelle direction, à unir leurs efforts de nouveau : « pour contribuer à un consensus mondial, à la formation d’un nouvel équilibre et d’un système de droit international plus juste et efficace pour tous ».
Mon père qui n’est plus, m’avait toujours affirmé que les USA avaient débarqué en Normandie non pas pour se battre contre les allemands qui eux avaient déjà perdu face aux Russes ,mais ils avaient débarqué (avec leur monnaie de singes destinée aux français)pour se battre contre les Russes
Bonjour Laurent
En 1945 , le prestige de l’ Armée Soviétique est immense , c’ est bien sur cette dernière , sans équivoque , qui a gagné la seconde guerre mondiale , n’ en déplaise aux pseudo- intellectuels qui veulent réécrire l’ histoire , il y en a malheureusement plein en Europe ! Ceux qui veulent essayer de disloquer la Fédération de Russie sont ceux qui sont à l’ origine de la dislocation de l’ URSS et de la Yougoslavie. Nous regarderons avec beaucoup de fierté le défilé du 9 Mai prochain à Moscou !
Merci pour votre article .
Bonjour Laurent,
Je viens de lire votre article sur le révisionnisme — et comme je l’ai mentionné dans un commentaire adressé à Christelle, je tiens à vous remercier sincèrement pour votre travail essentiel de réinformation. Dans un contexte troublé, où certaines vérités semblent délibérément étouffées, votre engagement relève d’une véritable œuvre de salubrité publique.
Je souhaite vous soumettre un article que j’ai récemment rédigé, en réaction à des déclarations particulièrement choquantes émanant de certains responsables européens. Ce texte, jusqu’ici partagé uniquement dans un cercle privé, exprime une émotion sincère et propose une réflexion que je crois nécessaire sur l’état de la mémoire historique et les dérives idéologiques actuelles.
Ne sachant comment vous transmettre ce document en pièce jointe (au format PDF), je me permets, à titre provisoire, d’en copier le contenu dans les commentaires. Je vous ai également adressé un courriel via la messagerie du site d’International Reporters.
Si vous en jugez l’intérêt, je vous serais reconnaissant de m’indiquer la meilleure manière de vous faire parvenir ce type de contribution. Vous êtes bien entendu libre de la diffuser sur vos canaux, à condition de respecter mon souhait d’anonymat : je signe cet article sous le pseudonyme Cassandre G.
Si cette première contribution retient votre attention, je serais heureux de vous en proposer d’autres à l’avenir.
Encore un grand merci pour votre travail rigoureux et courageux.
Bien à vous,
Cassandre G.
Le Naufrage Mémoirel de l’Europe : Révisionnisme, Russophobie et Dérive Belliqueuse par Cassandre G
Il est des moments où l’Histoire, que l’on croyait solidement gravée dans la conscience collective, vacille sous le poids de l’ignorance, de l’orgueil et d’un cynisme politique devenu doctrine. L’un de ces moments, profondément choquant, s’est récemment produit lorsque Kaja Kallas, aujourd’hui commissaire européenne aux Affaires étrangères, a publiquement menacé les États et dirigeants qui participeraient aux commémorations du 9 mai, date de la victoire contre le nazisme.
Ces propos ne sont pas une maladresse. Ils sont révélateurs d’un révisionnisme assumé, d’une haine viscérale maquillée en vertu, et d’une politique étrangère européenne désormais réduite à une seule obsession : provoquer et isoler la Russie, coûte que coûte. Le fait que Kallas soit non élue n’est pas anodin : elle incarne cette technostructure européenne hors sol, coupée des peuples, et animée d’un zèle idéologique dont les relents historiques devraient alarmer tous les esprits lucides.
Faut-il rappeler que l’URSS a perdu plus de 26 millions de vies dans la lutte contre le nazisme, dont 16 millions de civils ? Que sans le front de l’Est, l’issue de la guerre aurait été tout autre ? Faut-il rappeler que cette victoire du 9 mai n’est pas uniquement russe, mais européenne, humaine, universelle ? Qu’elle marque la défaite du mal absolu, et que toute tentative de la souiller ou de l’effacer constitue un acte ignoble, indigne et profondément dangereux ?
Mais plus que l’indignation, c’est l’analyse froide qu’il faut convoquer. Car le révisionnisme rampant ne naît pas d’un oubli accidentel, mais d’une stratégie mémorielle, souvent liée à un héritage familial, social, ou national refoulé. Kallas, comme tant d’autres figures des élites baltes ou germaniques, s’inscrit dans une longue tradition où la collaboration avec le nazisme fut parfois massive, souvent minimisée, et aujourd’hui recouverte du vernis fragile de l’amnésie choisie.
Ce n’est pas un hasard si certains responsables européens évitent soigneusement de rappeler le rôle de leurs propres pays dans les crimes de la Seconde Guerre mondiale, préférant détourner les commémorations vers un anticommunisme flou, ou vers une diabolisation de la Russie qui finit par gommer les crimes nazis au nom d’une nouvelle croisade morale.
De là à légitimer les néo-nazis ukrainiens comme “défenseurs de la démocratie”, il n’y a qu’un pas — franchi allègrement par certains médias, par des parlementaires, voire par des dirigeants européens. L’envoi de tanks Leopard, les discours martiaux de Macron, le “kit de survie” distribué par une commissaire, la multiplication des budgets militaires délirants (800 milliards d’euros prévus), ne sont pas des signaux de défense : ce sont les symptômes d’une société qui a perdu le lien entre mémoire, réalité et vérité.
Et dans cette frénésie, les citoyens européens eux-mêmes deviennent les otages d’un jeu d’ombres où la peur est cultivée, la paix marginalisée, la vérité travestie. La stratégie est claire : détourner les peuples de leurs souffrances économiques, de leur désillusion politique, en fabriquant un ennemi extérieur absolu. La Russie n’est pas un adversaire géopolitique, mais un exutoire symbolique. Et pour cela, l’Histoire elle-même doit être falsifiée.
Mais l’Histoire ne pardonne pas qu’on la piétine impunément. Il existe, contre ces manipulations, une realpolitik des justes : celle qui refuse la compromission, qui garde intacte la mémoire des résistants, des libérateurs, des anonymes qui se sont battus contre l’absolutisme, le fascisme, la haine. Celle qui ne confond pas l’héritage du nazisme avec les fantasmes d’une croisade moderne.
Alors oui, il est temps de nommer les responsables. De rappeler ceux qui, dans les années 30 et 40, ont soutenu Hitler, collaboré avec lui, ou fermé les yeux sur ses crimes. De dénoncer ceux qui, dans leurs familles, leurs milieux, leurs institutions, ont transmis une mémoire déformée, honteuse, parfois fière, de cette époque. Ce sont souvent les mêmes qui aujourd’hui accusent la Russie de tous les maux, tout en blanchissant l’histoire des véritables criminels.
Et si l’Europe veut encore mériter son nom, elle devra retrouver la voix des justes, et se souvenir que le 9 mai n’appartient pas à la Russie seule, mais à l’humanité entière. Ceux qui veulent l’interdire, le salir, ou l’oublier, ne sont pas les gardiens de la paix : ils en sont les fossoyeurs.